LA VENTE HISTORIQUE DU MUSÉE NAPOLÉONIEN DE MONACO 24 NOVEMBRE 2014

Depuis quinze ans désormais, Fontainebleau est devenu le lieu où les amoureux de l’Empire se retrouvent trois ou quatre fois par an pour acquérir des souvenirs historiques. Le département Empire de la maison Osenat doit en grande partie son développement à la passion du commissaire-priseur Jean-Pierre Osenat qui collabore cette année avec l’étude Binoche et Giquello pour procéder à une vente qui fera date. Il s’agit de la fabuleuse collection du musée napoléonien de Monaco constituée pour l’essentiel, au début du XXe siècle, par le prince Louis II (1870-1949), arrière-grand-père de l’actuel prince Albert. Environ 1 000 lots seront dispersés au cours de deux vacations. Le spécialiste de la vente Jean-Claude Dey a revu l’inventaire du musée des Grimaldi datant initialement des années 1970. La valeur des pièces proposées va de plusieurs centaines de milliers d’euros pour les plus exceptionnelles à quelques centaines d’euros seulement pour certaines. “Il y en aura pour toutes les bourses”, déclare l’expert. Ainsi, les réserves du musée où étaient entreposés des objets non exposés ont été consciencieusement examinées. Quelques découvertes ont été de taille, la plus étonnante concernant l’épée d’apparat recouverte de magnifiques diamants qu’on lui avait présentée comme une épée en strass (estimée 600 000/800 000 €). Même exaltation devant une tunique de l’Empereur en excellent état pliée soigneusement en petit rectangle pour être insérée à l’intérieur d’un tableau ! L’une des pièces phares de la vente est l’iconique et rarissime chapeau de Napoléon – il n’en était pas apparu depuis 1967 – ramassé
par le vétérinaire Joseph Giraud sur un champ de bataille (300 000/400 000 €). Qu’il s’agisse des chaussons de baptême de l’Aiglon, du berceau offert à Stéphanie de Beauharnais, de médailles ou effets personnels, nombreux sont les objets chargés d’histoire et d’émotion qui enchanteront les collectionneurs. L’expert, lui, est particulièrement touché par un extraordinaire souvenir de la Grande Armée, une Aigle blessée (l’Aigle, emblème de la France sous l’Empire était portée au sommet des drapeaux) revenue du combat avec la marque des balles et des coups de sabre. Une batterie de téléphones est prévue pour les enchères car les acheteurs sont présents dans le monde entier : français, américains, russes, belges, anglais... la Napoléomania est  internationale. On devrait probablement voir s’envoler le prix d’une rare assiette du service de Sèvres dit des “Quartiers généraux” représentant le bivouac de l’Empereur peinte par Swebach-Desfontaines ainsi que celui d’une précieuse boîte en or comprenant trois effigies miniatures de la famille impériale subtilement perposées...
Par Nathalie Mandel

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