Adjugé

57 000 € frais compris. Fontainebleau, dimanche 27 février 2011 École italienne, début du XIXe siècle, Vue du Vésuve crachant de la fumée, huile sur panneau encadrée, 38,5 x 29,5 cm. Le 25 décembre 1813, on entendit une forte détonation. Tout à coup, il sortit du cratère une colonne très épaisse de fumée, de cendre et de pierres. Le moment représenté est celui où le nuage, commençant à se dissoudre, laisse apercevoir la chute des matières pesantes. » Telle est la notice du Salon de 1817 décrivant une toile d’Alexandre Hyacinthe Dunouy, intitulée Éruption du Vésuve en 1813 et aujourd’hui conservée au musée national du Château de Fontainebleau. C’est de cette oeuvre, ou d’une étude ayant servi à la réaliser, que s’inspire notre tableau non signé, propulsé jusqu’à 46 000 € ce dimanche. Il reprend la moitié de la vue peinte par Dunouy, dont le cadrage deux fois plus large s’étend à droite de la composition jusqu’aux bâtiments construits au bout de la jetée, derrière lesquels s’épanouit le panorama de la baie de Naples. Comme elle, il place un attelage sur la berge, mais monte les voiles du bateau animant le premier plan. Séjournant à Naples entre 1810 et 1815, Dunouy a probablement assisté en personne au réveil du volcan. Une aubaine pour ce peintre parisien de paysages ! Il faut dire que le Vésuve, beau joueur, a multiplié les épisodes éruptifs depuis le milieu du XVIIIe siècle, donnant naissance à un genre pictural servi par les meilleurs ambassadeurs : Lacroix de Marseille, Pierre Henri de Valenciennes et, surtout, Volaire. Dunouy et ses suiveurs n’ont pas dérogé à cette tradition flamboyante. N° 9 – 4 MARS 2011 – LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT page 51