PRÉCIEUX JOURNAL DE VOYAGE DE LA VOLHYNIE À LA SILÉSIE - Lot 223

Lot 223
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PRÉCIEUX JOURNAL DE VOYAGE DE LA VOLHYNIE À LA SILÉSIE - Lot 223
PRÉCIEUX JOURNAL DE VOYAGE DE LA VOLHYNIE À LA SILÉSIE (de l’Ukraine alors russe à la République tchèque actuelles) ENGHIEN (Louis-Antoine-Henri de Bourbon, duc d’). Manuscrit autographe. Juillet-août 1798. 2 pp. grand in-folio. Dernier descendant de la Maison de Condé, enlevé et exécuté sur ordre de Napoléon Ier, le duc d’Enghien (1772-1804) était un prince du sang, filleul de Louis XVI et de Marie-Antoinette, et s’illustra en émigration dans toutes les campagnes de l’armée de son grand-père le prince Condé contre les troupes révolutionnaires. Il suivit cette armée quand elle fut soldée par le tsar et casernée de 1798 à 1801 en Volhynie, à Doubno près de Loutsk (Ukraine actuelle). Imprudemment installé ensuite en Allemagne à proximité de la frontière française, alors que Napoléon Bonaparte craignait des complots royalistes, il fut enlevé par un commando français en mars 1804 et, après un simulacre de procès, fut exécuté dans les fossés du château de Vincennes. Ses royales origines, sa bravoure, son caractère sensible, et la fatalité d’un destin fauché en pleine jeunesse en firent une figure romantique avant l’heure. Rarissime journal d’une traversée de l’Europe de l’Est, depuis la Volhynie russe jusqu’aux territoires autrichiens de Moravie, de Galicie et de Silésie, c’est-à-dire, sur la carte actuelle de l’Europe, de l’Ukraine jusqu’à la république tchèque, en passant par la Pologne. En voici les premières lignes : « Juillet. 2. Partis de Lutzc le 2 juillet coucher à Rojitché. Promenés dans les jardins et les blés, revenus par le bord de la rivière. Une thuilerie. – 3. À Tortschin. Pluie et boue, logés au château chez un g[énér]al russe, Sarastro et Pinchiko perdus. – 4. À Lokatché. Promenés dans les champs. Une poule d’eau manquée, logés dans la maison de Mde de Wilga arrangée pour le d[uc] de Berry. Jolis environs. – 5. À Wlodiemiers, orages, petite maison sur le marais, galerie. – 6. Séjour à Vlodiemiers, moi à la chasse, grande pluie, je ne vais pas le soir. – 7. Passage du Boog à Rubischoff en Gallicie. Moi au château, elle en face, grande nayade, on va voir l’endroit. Coucher en voiture après avoir soupé dans la cour. – 8. À Hérizofkusky. Mauvais trou au soi-disant château. Du monde dans la même chambre. À la chasse l’après-midy en voiture de réquisition. Souper dans la cour, coucher en voiture. Le jardin plein de rozes. – 9. À Zamosk, ville. Grand château. Promenés à un jardin fruitier. Faubourg, singulier cimetière, souper au jardin sur les remparts... Août... 16. À Littau. Jolis environs. L’amour qui pisse. Chez un marchand au premier. Moi chez un marchand de fer. La pêche dans l’endroit deffendu puis promenade dans le bois aux couzins. – 17. Séjour à Littau. Même chasse avec Médor. henry reste pour le rechercher. Jolies prairies, jolis ruisseaux, achats d’abrikots. – 18. À Miglitz. Moi dans un coin d’une petite rue, la P[rince]sse sur la place, le pentalon tricoté, triste promenade dans la plaine. Assis le soir sur le timon de la voiture. Promenade la nuit sur la place. Billard chez la P[rince]sse. 19. À Stribau. » Le duc d’Enghien y détaille donc ses déplacements au jour le jour : parti le 2 juillet 1798 de Loutsk en Volhynie (sous contrôle russe depuis le troisième partage de la Russie en 1795), il passa par Horodychtché, Lokatchi, Tortchine, Volodimir, puis entra le 7 juillet en Galicie (alors territoire autrichien depuis le premier partage de la Pologne en 1772), et passa par Hrubieszów, Horyszów, Zamość, Szczebrzeszyn, Józefów, Tarnogród, Sieniawa, Przeworsk, Łańcut (« Landshut »), Rzeszów, Sędziszów, Dębica, Pilzno, Tarnów, Wojnicz, Brzesko, Bochnia, Gdów, Myślenice, Kalwaria, Wadowice, Andrychów, et Biała. Il traversa ensuite, à partir du 8 août, une portion de la Silésie autrichienne, par Skotschau (aujourd’hui Skoczow en Pologne), Teschen (aujourd’hui Cieszyn en Pologne), et Friedek (aujourd’hui Frýdek en République tchèque), puis il entra le 12 août en Moravie (aujourd’hui en République tchèque), passant par Neutitschein (aujourd’hui Nový Jičín), Leipnitz (aujourd’hui Lipnik), Olmütz (aujourd’hui Olomouc, à 50 km d’Austerlitz), Littau (Litovel), Müglitz (aujourd’hui Mohelnice), Triebau (aujourd’hui Moravská Třebová). Auprès de sa maîtresse la princesse Charlotte de Rohan-Rochefort, mentionnée à plusieurs reprises dans le manuscrit. Descendante des ducs de Bretagne par son père le prince de Rochefort et descendante du roi Charles V par sa mère Marie-Henriette d’Orléans-Rothelin, Charlotte de Rohan-Rochefort (1767-1841) connut une brillante jeunesse, notamment en assistant sa mère qui tenait un salon couru, et n’éprouva de tristesse que par la disgrâce de son parrain bien-aimé le cardinal de Rohan, archevêque de Strasbourg, mêlé à l’« affaire d
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