Un glaive d'exception

Lors de notre vente du samedi 6 juillet 2019, nous présentons un glaive de héraut d’armes, utilisé lors du sacre de l’Empereur Napoléon Ier.

En quoi ce glaive est-il important et si intéressant ?

Jean-Christophe Chataignier, directeur du département Empire & Souvenirs Historiques nous l’explique…


 

En préparation de son sacre d’Empereur, Napoléon a voulu réorganiser toute la société, que ce soit juridiquement et administrativement. Dans cette démarche, il était pour lui fondamental de revoir tous les éléments touchant à l'apparence et à l’image que pouvait véhiculer la France à travers l’Europe.

Les uniformes de l’armée étaient vieillissants, tout comme le protocole issu de la monarchie. Il a donc voulu remettre le protocole en première ligne car c’était l’image que donnait non seulement l’Empereur mais aussi la France.

 

 

Un glaive créé pour la cérémonie du sacre de l'Empereur

Créé à la fin du Moyen Age, l’office de héraut d’armes avait été supprimé lors de la Révolution. Napoléon le recréa dès la formation de sa Maison, en 1804.
 
Attachés à la Maison civile de l’Empereur, les hérauts d’armes étaient un petit groupe d’hommes en charge de faire respecter le protocole. Ils portaient à la fois un bâton et un glaive, inspiré des glaives du Moyen-Age, de l’ancien régime, et même de l’Empire romain.
 
Ainsi, ce glaive fait partie de leur habillement. Il s’agit d’une arme, certes, mais d'une arme qui permet de caractériser une fonction, laquelle a officiellement existé le jour du sacre, où ils sont été vus pour la première fois.
 
L’habillement somptueux des hérauts s’inspirait de la tenue des « rois d’armes » de l’Ancien Régime. Un dessin de Jean-Baptiste Isabey – figurant vraisemblablement le capitaine Duverdier – le détaille avec précision : pourpoint de soie blanche, cotte d’armes de velours violet brodée d’aigles d’or sur la poitrine, ceinturon de velours blanc, culotte de soie blanche et brodequins de velours violet. L’ensemble de cette tenue était abondamment brodé d’or.

 

Une pièce d’une grande rareté

Il y a moins d’une dizaine de glaives de hérauts d’armes.
A la chute de l’Empire, les hérauts d'armes ont conservé leurs habits, leurs bâtons et leurs glaives. Ces objets sont ensuite restés dans leurs familles.
 
Nous connaissons deux autres glaives qui sont en mains privées, dont l’un vendu par la maison Osenat il y a une quinzaine d’années. Un glaive de hérauts d’armes fait également partie des collections du Musée de l’Armée.
 
Sur le fourreau et la poignée, on retrouve dans la ciselure des bronzes des caractéristiques, non pas militaires, mais des arts décoratifs de l’Empire, avec des palmettes, des feuilles de chêne, des fleurs et branches de lauriers…
 


Le glaive de hérauts d'armes en détail

  • Poignée en ébène cannelé
  • Monture en bronze ciselé et doré.
  • Pommeau à décor de frises
  • Virole découpée et ornée de feuilles de chêne
  • Garde à deux quillons à décor de feuillages et oreillons, à pans ornés de palmettes et toiles d’araignées
  • Lame unie au quart, puis à double pans creux et langue de carpe à l’extrémité, finition polie glacée
  • Fourreau en bois recouvert de feutre rouge, à garnitures en bronze doré et ciselé, à décor de palmettes,
    fleurs et branches de laurier, reliées entre elles par des attelles
  • Dard en laiton et argent à cotes de melon


















 







Jean-Christophe CHATAIGNIER
Directeur du département Empire & Souvenirs historiques


Retrouvez plus de détails sur ce glaive de hérauts d'armes dans notre E-Book, pages 78 et 79

Vente du 6 juillet 2019

Lot n° 107 | Estimation 15 000 / 20 000 €

Livres & Manuscrits - souvenirs Historiques
samedi 06 juillet 2019 14:30
Fontainebleau, 9-11, rue Royale 77300 Fontainebleau
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