HUGO (Victor). Lettre autographe signée à... - Lot 145 - Osenat

Lot 145
Aller au lot
Estimation :
200 - 300 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 1 300EUR
HUGO (Victor). Lettre autographe signée à... - Lot 145 - Osenat
HUGO (Victor). Lettre autographe signée à son frère Abel Hugo. Paris, 12 décembre 1832. 4 pp. in-8. CENSURE DE SA PIECE LE ROI S'AMUSE. En raison de passages très critiques sur le système monarchique, les représentations en furent suspendues le 23 novembre 1832 sur ordre du ministre. Victor Hugo réagit alors en publiant son texte précédé d'une préface offensive, et en intentant un procès au Gouvernement : lors de la séance tenue au tribunal le 19 décembre, l'avocat Odilon Barrot plaida pour l'écrivain qui, lui-même, lut un vibrant discours en faveur de la liberté d'expression. Le tribunal se déclara cependant incompétent, et Victor Hugo abandonna son action judiciaire tout en renonçant hautement à la pension royale que lui avait octroyée Louis XVIII. « JE T'ENVOIE, MON BON ABEL, LES CINQ PREMIERS VOLUMES DE L'EDITION IN-8° DE MES ROMANS PLUS LE ROI S'AMUSE, en tout six volumes que je mets sous la même enveloppe que cette lettre et que je prie ta femme de te faire passer, ne sachant où te les adresser directement. Nous espérons de jour en jour te voir à Paris, et c'est un de mes plus vifs chagrins que cette joie nous soit enlevée depuis si longtems. Est-ce que tu ne reviendras pas bientôt ? Écris-le moi, je t'en supplie, dis-moi tout, à moi, à ton frère dévoué. Sur qui compterais-tu si tu ne comptais sur moi ? Tu sais sans doute à cette heure, mon pauvre ami, dans quelle affaire ma dernière pièce m'a jeté. J'ai du moins la satisfaction de n'avoir eu aucun tort de mon côté. QUANT AU GOUVERNEMENT, IL ME PAIERA CHER CE QU'IL M'A FAIT. Ma cause sera appelée le 19 de ce mois. Odilon Barrot parlera pour moi, et je prendrai aussi la parole. Quel bonheur ce serait pour moi de t'avoir pour conseiller et pour auditeur dans cette grande occasion. Tu ne saurais jamais croire, mon bon frère, combien nous parlons souvent de toi, ma femme et moi, combien tes chagrins sont nos chagrins, combien tes afflictions domestiques sont les nôtres, combien ton bonheur serait notre bonheur. Je gravis péniblement ma colline de mon côté, pourquoi sommes-nous séparés dans notre labeur ? Pourquoi ne nous est-il pas donné de pouvoir du moins nous serrer de temps en tems la main dans la dure journée que nous faisons ? Tu me dis dans une de tes lettres que tu auras peut-être d'autres vitraux à m'envoyer. Je les recevrai avec joie comme venant de toi, et quand tu viendras à Paris, je te montrerai le parti que j'ai tiré de ceux que je te dois déjà. Adieu, mon excellent Abel, N'OUBLIE JAMAIS QUE TU N'AS PAS AU MONDE D'AMI PLUS PROCHE ET PLUS DEVOUE QUE MOI. Je t'écris avec des yeux toujours bien malades... Je t'envoie sous la même enveloppe, et JE JOINS AUX LIVRES UN PETIT BUSTE DE MOI QU'ON DIT ASSEZ RESSEMBLANT. »
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue