CONDORCET (Jean-Antoine-Nicolas de Caritat... - Lot 117 - Osenat

Lot 117
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CONDORCET (Jean-Antoine-Nicolas de Caritat... - Lot 117 - Osenat
CONDORCET (Jean-Antoine-Nicolas de Caritat de). Manuscrit autographe intitulé « Observations sur l'ouvrage intitulé De la Nature ». [Peu après le 22 août 1770]. 6 pp. 1/2 in-folio, sur 4 ff. montés sur onglets et reliés en un volume de demi-veau à la Bradel, dos lisse avec titre doré en long, pièce de titre rouge sur le premier plat ; coiffes usagées. REFLEXIONS CRITIQUES SUR UN ESSAI SCIENTIFIQUE ET PHILOSOPHIQUE A TENDANCES MATERIALISTES : DE LA NATURE, DE JEAN-BAPTISTE-RENE ROBINET. COMPAGNON DE ROUTE DES PHILOSOPHES, JEAN-BAPTISTE-RENE ROBINET (1735-1820), originaire de Rennes, aurait d'abord appartenu un temps à la Compagnie de Jésus. Passé par Paris, il séjourna en Hollande, publiant articles et ouvrages divers, seul ou en collaboration, dont le célèbre De la Nature (Amsterdam, 1761) qui fit sensation : Voltaire lui reprocha une approche métaphysique éloignée des faits, tandis que Pidansat de Mairobert ou Grimm y décelèrent des tendances matérialistes. Paru anonymement, l'ouvrage fut alors attribué à divers auteurs dont Diderot et Helvétius, jusqu'à ce que Robinet en déclare la paternité. Quittant la Hollande il vint à Liège, puis à Bouillon où il participa à l'édition du Supplément de l'Encyclopédie, mais il s'éloigna ensuite du mouvement philosophique, faisant plutôt profession de scepticisme. De retour en France en 1778, il occupa des fonctions officielles comme censeur royal et secrétaire du ministre Amelot. Il rentra définitivement à Rennes au début de la Révolution qu'il accueillit favorablement et défendit par ses écrits, mais il prit ses distances après Varennes et se retira de la vie publique. Revenu à la religion catholique à la fin de sa vie, il désavoua ses écrits antérieurs. ROLE DES SCIENCES DANS L'HISTOIRE DES IDEES ET FOI DANS LES PROGRES DE L'ESPRIT HUMAIN, SELON CONDORCET. Il rassemble ici des remarques de détail et de portée plus générales : sur la première partie de l'essai Robinet, « D'un équilibre nécessaire de biens et de maux dans la nature », il critique les probabilités et les conjectures de l'auteur, qui ne sont selon lui « d'aucune valeur pour appuyer une opinion ». Pour la seconde partie, « De la génération uniforme des êtres », il oppose une critique point par point, avec des arguments de ce type : « il me paraît plus philosophique de chercher à découvrir le secret des loix des forces et des figures des élémens que de se contenter de supposer pour expliquer un fait simple qu'il n'est qu'une variation d'un fait bien plus compliqué. » Sur la question des « animalcules séminaux » abordée par Robinet, il souligne le peu de connaissances que la science de son temps en avait. Surtout, il propose une réflexion méthodologique plus large : « Rien n'est plus dangereux que de chercher pour l'explication des phénomènes des principes vagues qui ne peuvent être assujettis au calcul. » Il pousse plus loin en valorisant l'apport des sciences exactes à la réflexion philosophique comme une cause de progrès : « Quelle sera alors la borne de nos connoissances, et qu'on ne m'objecte point celles de l'esprit humain. l'éducation peut les étendre, et à mesure qu'il découvre de nouvelles vérités, les préjugés, les erreurs disparaissent. » Il donne ensuite son avis sur la valeur universelle de l'abstraction mais aussi sur ses limites, en considérant la notion d'infini comme hors de portée de notre expérience et de notre connaissance. Pour la quatrième partie, « De la physique des esprits », traitant des liens entre le corps et l'esprit, il écrit s'en tenir aux théories de Locke et indique que les réflexions à cet égard sont oiseuses. De même, il conclut rapidement son manuscrit sur la troisième partie de l'ouvrage, « De l'instinct moral ».
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