CÉLINE (Louis-Ferdinand). Lettre autographe... - Lot 103 - Osenat

Lot 103
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CÉLINE (Louis-Ferdinand). Lettre autographe... - Lot 103 - Osenat
CÉLINE (Louis-Ferdinand). Lettre autographe signée « Ferd. » à Évelyne Pollet. [Danemark, 1948, d'après une note au stylo d'une autre main]. 2 pp. in-folio, marge basse un peu effrangée avec fentes, quelques mots retouchés d'une autre main. « Chère Évelyne, voici tout le dossier [probablement son mémoire apologétique « Réponse aux accusations... »], mais ne faites aucun effort en ce moment en ma faveur. Je suis au mieux de ma condition possible, c'est-à-dire prisonnier sur parole, après 17 mois de réclusion. Mais J'AI TOUJOURS AU DERRIERE UN MANDAT D'ARRET EN VERTU DE L'ARTICLE 75 (A MORT) que mes ennemis se sont chargés de me faire dépêcher, et qui ne sera jamais levé de mon vivant [l'article 75 du Code pénal condamne les faits d'intelligence avec l'ennemi]. ÉVIDEMMENT, JE SUIS RUINE, tout gain m'est interdit. Je vis de ventes de babioles et des dernières économies. C'EST LA MISERE. C'est bien ainsi qu'on le veut. L'EDITION M'EST INTERDITE EN FRANCE ET MEME EN SUISSE. PEUT-ETRE EN AMERIQUE... Il y a bien des gens encore plus malheureux que moi. Il faut rire de tout. Je m'efforce. JE TRAVAILLE A FEERIE POUR UNE AUTRE FOIS. On verra. Venir ici, certes. Quand vous le pourrez, mais c'est si cher les voyages. Et puis vous êtes si diaboliquement et futilement jalouse, chère Évelyne ! D'un vieillard au surplus ! et qui ne demande qu'à rigoler ! Je vous embrasse bien... Et bien mille fois merde pour ceux qui "ouvrent" cette lettre ! » Sur le séjour de Louis-Ferdinand Céline au Danemark, voir ci-dessus le n° 100. FEMME DE LETTRES ANVERSOISE ET PROBABLEMENT AMANTE DE CELINE, ÉVELYNE POLLET Lui écrivit une lettre admirative en janvier 1933 à la suite de la lecture de Voyage au bout de la nuit, et entama une longue relation avec lui – Céline alla la voir dix fois entre mai 1933 et 1941. Elle serait devenue sa maîtresse, et lui demanda plusieurs fois d'intercéder auprès de Robert Denoël pour qu'il publie des manuscrits d'elle. Leurs relations se seraient détériorées en 1938-1939, et elle lui aurait fait une crise de jalousie hystérique devant Lucette Almanzor (future épouse de Céline). En septembre 1942, dans un recueil intitulé Un Homme bien... parmi d'autres personnages, Évelyne Pollet publia « Le voleur », une nouvelle qui mettait en scène Céline sous le nom de Carbier, puis, en 1943, elle écrivit un roman qui transposait leur relation, d'abord intitulé «Rencontres et publié sous le titre Escaliers, en 1956 à Bruxelles.
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