BAUDELAIRE (Charles). Lettre autographe signée... - Lot 91 - Osenat

Lot 91
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BAUDELAIRE (Charles). Lettre autographe signée... - Lot 91 - Osenat
BAUDELAIRE (Charles). Lettre autographe signée « Ch. Baudelaire » à Jules Troubat. [Bruxelles], 19 février 1866. 2 pp. in-8, adresse au dos ; petite déchirure avec manque de papier marginal au feuillet d'adresse due à l'ouverture, sans atteinte au texte. « Je suis, je vous l'assure, très sensible à la preuve d'amitié que vous me donnez ce matin. VOUS SAVEZ QUE JE NE SUIS PAS UN ENFANT GATE DE LA VIE. Mais je vous dirai que votre lettre m'a paru tant soit peu énigmatique ; qu'est-ce que c'est que M. Lemerre [l'éditeur Alphonse Lemerre] ? Sérieusement, je ne le connais pas du tout. Pendant deux mois, Julien Lemer m'a laissé croire qu'il traiterait pour moi avec MM. Garnier pour la totalité de mes livres, excepté Poe et la Belgique déshabillée. Et puis un de mes amis, qui est allé les voir, m'apprend hier qu'Hippolyte Garnier prétend n'avoir jamais vu Lemer, et que, de plus, ces messieurs refusent. Or, mon ami va se remettre en quête d'un éditeur. Je crois même qu'il a déjà demandé un rendez-vous à Dentu. — Faut-il prier mon ami de cesser toute démarche ? Je crois que j'irai à Paris, vers le 15 mars. Car il faut que cette situation cesse. TOUT LE MONDE M'OUBLIE. IL ME FAUT un éditeur pour la collection de mes articles Variétés, 3 vol., UN EDITEUR POUR LES FLEURS DU MAL, TRES AUGMENTEES, ET LE SPLEEN DE PARIS (POEMES EN PROSE) (je fais les dernières pages), 2 vol., et un éditeur pour la Belgique déshabillée, 1 vol. Je relis cette petite lettre, et je ne comprends pas du tout si vous me recommandez M. Lemerre comme disposé à acheter généralement des ouvrages de moi, ou seulement des livres de poésie. Un petit mot de réponse, je vous en prie. JE SUIS ASSEZ CONTENT DE MON SPLEEN. EN SOMME, C'EST ENCORE LES FLEURS DU MAL, MAIS AVEC BEAUCOUP PLUS DE LIBERTE, ET DE DETAIL, ET DE RAILLERIE. Merci, et bien à vous... » Malade, exilé et perclus de dettes, Charles Baudelaire consacra une part importante de ses dernières années à tenter de faire accepter ses œuvres complètes à un éditeur, pour d'évidentes raisons financières, mais aussi car il possédait des inédits. il dut avoir recours aux services d'intermédiaires comme le libraire Julien Lemer, mais ne parvint pas à conclure d'affaire avant sa mort en 1867.
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