PISSARRO (Camille). Lettre autographe signée... - Lot 56 - Osenat

Lot 56
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PISSARRO (Camille). Lettre autographe signée... - Lot 56 - Osenat
PISSARRO (Camille). Lettre autographe signée à son épouse Julie Vellay. Paris, 10 février 1892. 2 pp. 1/4 in-8. « Ma chère femme, je t'ai télégraphié ce matin que Lucien [un de leurs fils, également peintre] ne devait revenir de Bruxelles que vendredi, probablement le soir, il profitte de son voyage pour aller voir les musées d'Anvers et de Bruges, cette dernière ville très ancienne, et qui a conservé scrupuleusement son ancien aspect du Moyen Âge est tout ce qu'il y a de plus curieux à visiter pour un artiste. Je pense donc qu'il serait mieux de retarder ton voyage jusqu'à son arrivée. J'ai aussi reçu UNE LETTRE DE MIRBEAU CE MATIN QUI ME DIT QU'IL VIENDRA avec sa femme dimanche ; TU COMPRENDRAS QU'IL EST NECESSAIRE QUE JE LE VOYE ET QUE JE LE REMERCIE DE SON ARTICLE AU FIGARO QUI A BEAUCOUP FAIT DE BRUIT. J'ai reçu une lettre de Georges [un autre de leurs fils, également peintre] ce matin, il se porte très bien et semble travailler avec ardeur. TU ME DIS DE VENDRE MES PAYSANNES RAMANT, mais penses bien à ceci que si je te le donne, c'est pour que tu le gardes jusqu'à ce qu'il atteigne le prix qu'il vaut. Actuellement, les prix, quoique montés, n'ont pas atteint ce qu'ils peuvent valoir, il faut attendre encore, il faudra voir ce que les Américains en voudront donner, laisses-moi arranger cela, je crois que tu n'en seras pas fâchée. Quant à la vente, elle n'est pas encore bien extraordinaire, j'ai vendu pour 4,800 f. mais il faut donner 15 % à Durand et payer les cadres, ce qui me laissera à peu près 3,230 f. pour attendre d'autres affaires – qui ne manqueront pas, car c'est après l'exposition que je compte vendre [Camille Pissarro donna d'une exposition personnelle en janvier-février 1892 à la galerie parisienne de Paul Durand-Ruel]. Il est presque probable que Durand voudra me prendre une partie de mes tableaux qui ne seront pas vendus ; je crois donc qu'il faut attendre pour se décider et surtout ne pas baisser les prix... J'AI VU UN TAS DE MONDE, EN GENERAL MON EXPOSITION A UN GRAND SUCCES D'ARTISTE, qui [a] dépassé mes prévision[s], il ne faut pas voir que les journeaux ; MONET A ECRIT A MIRBEAU QUE C'ETAIT UNE AFFAIRE FAITE, QUE JE SUIS DEFINITIVEMENT ACCEPTE, enfin j'attends et j'espère que tes désirs seront satisfaits et que tu pourras dire que ton mari n'a pas été si mauvais et si indifférent que tu le pensais quelques fois. Si je ne réussis pas, ce ne sera certes pas faute d'avoir fait mon devoir d'artiste et de père de famille. À bientôt donc, ma chère femme, embrasses bien les enfans pour moi et crois moi toujours celui qui t'aime... »
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