NERVAL (Gérard de). Manuscrit autographe.... - Lot 86 - Osenat

Lot 86
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NERVAL (Gérard de). Manuscrit autographe.... - Lot 86 - Osenat
NERVAL (Gérard de). Manuscrit autographe. 20 pp., sur 10 ff. de papier vergé reliés en un volume, bradel cartonné avec pièce de titre de cuir doré en long au dos , taches marginales fortement teintées, dernier feuillet avec marge renforcée, plusieurs fentes marginales restaurées. UNIQUE VESTIGE CONNU DE SA TENTATIVE D'ÉCRIRE UNE VERSION PERSONNELLE DE FAUST, manuscrit « composé sans doute dans la foulée de sa première traduction du Faust de Goethe. Le texte, qui ne peut être daté de façon sûre, emprunte de longs passages à la première partie de Faust, "tout en enrichissant la matière allemande d'éléments choisis dans la tradition populaire". Le portrait de Faust en génie incompris appartient, on le sait, plus à Klinger qu'à Goethe » (Claude Pichois et Michel Brix, Dictionnaire Nerval, Tusson, Du Lérot, 2006, p. 197). Gérard de Nerval publia sa célèbre traduction du premier Faust de Goethe en 1827 (imprimée à la date de 1828), mais s'essaya par ailleurs à composer sa propre interprétation du mythe. Il en reprit la variante historiciste et prométhéenne qui identifiait Faust avec l'imprimeur Johann Fust (présenté comme l'inventeur même de l'imprimerie) et fit intervenir dans l'histoire l'associé de Johann Fust, Peter Schöffer, présenté comme son serviteur. Gérard de Nerval évoquerait encore cette version inspirée des réels Fust et Schöffer dans son texte « L'opéra de Faust à Francfort », originellement paru en 1850 dans le périodique L'Artiste et intégré en 1852 dans Lorely. Souvenirs d'Allemagne. Il est à noter qu'il a ici donné une fois par erreur à son Scheffer le nom de « Vagner » comme dans l'œuvre de Gœthe. Dans le présent manuscrit, qui comprend le premier acte et le début du deuxième, Gérard de Nerval présente Faust comme un génie philanthrope, en lui faisant dire : « Je ne prétends pas enrichir le monde mais l'éclairer, et si la découverte de l'Amérique y répand l'or, celle de l'imprimerie y répandra l'instruction et le bonheur qui toujours l'accompagne ». Ruiné par ses recherches, non soutenu par le Sénat de Francfort, sa misère lui ôte tout espoir d'épouser la jeune Marguerite qu'il aime. Il envisage le suicide mais il s'en détourne ému par des souvenirs d'enfance et par l'image de Marguerite. Méphistophélès choisit ce moment pour se présenter à lui, d'abord comme un maître en sciences occultes, un alchimiste, puis se découvre comme démon. Faust abandonne ses idéaux généreux, et se laisse induire en tentation : « il faut maintenant que dans le gouffre de la sensualité mes passions ardentes s'appaisent ». Il demande à aller voir Marguerite, et Méphistophélès accepte malgré ses réserves : « Qui ? Cette petite paysanne... elle te tient donc toujours au cœur !... Allonds donc ! J'ai bien d'autres femmes à ton service , je puis te donner à choisir entre Hélène, Cléopâtre, Aspasie et toutes les beautés les plus renommées de l'Antiquité » (Œuvres complètes, Gallimard, Nrf, collection de la Pléiade, vol. I, 1989, pp. 248-262). Provenance : anciennes collections Aristide Marie (n° 158 du catalogue de sa vente aux enchères à Paris en 1938), puis Robert Stéhelin.
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