PLAQUE DITE « CAPEZZALE » en corail, nacre,... - Lot 164 - Osenat

Lot 164
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PLAQUE DITE « CAPEZZALE » en corail, nacre,... - Lot 164 - Osenat
PLAQUE DITE « CAPEZZALE » en corail, nacre, verre bleuté, pierres semi-précieuses et cuivre doré sur âme de bois. SICILE, TRAPANI – Fin du XVIIe siècle – Début XVIIIe siècle Haut. 28,5 cm - Larg. 26,5 cm Le corail est, à l’époque du fleurissement des ateliers Trapanais, un matériau magique. C’est Ovide qui nous livre le secret de sa naissance. Le poète raconte que lorsque Persée décapita la Gorgone Méduse, le sang qui coula de sa tête fut pétrifié et changé en corail. Suivant le glissement fréquent du mythe antique au mystère chrétien, le corail devient dans l’iconographie catholique symbole du sang du Christ et de la Rédemption. De là lui sont attribués des propriétés magiques. Utilisé en talisman, on lui prête volontiers une fonction apotropaïque, on lui reconnaît le pouvoir de résoudre les problèmes de saignement, de fertilité et même à la Renaissance, le don de détecter le poison dans la nourriture. Le corail a par conséquent toujours été un matériau très prisé que l’on utilise aussi bien dans sa forme naturelle que sculpté pour créer des objets d’art complexes. La production d’œuvres d’art en corail est documentée à la Renaissance dans plusieurs centres européens, dont Landshut en Bavière, l’Espagne et la Sicile. Du fait de sa rareté, de ses vertus et de l’intérêt grandissant pour les sciences naturelles en Europe, le corail devient un des matériaux les plus appréciés pour la création d’objets d’art destinés aux cabinets de curiosités princiers. Le plus fameux des centres de production d’œuvres en corail, par sa qualité et sa finesse d’exécution, est Trapani, petite ville en bord de mer sur la côte Ouest de la Sicile. Elle doit son essor à la Cour du Vice-Roi qui commande aux artisans toutes sortes de fantaisies. La production de Trapani se caractérise par l’emploi de petits éléments de corail sculptés de différentes formes, montés ensuite sur des supports de cuivre doré et parfois associés à des émaux afin d’obtenir des effets variés. Par sa position géographique et ses riches ressources naturelles incluant de grands récifs coralliens, Trapani devient l’un des principaux ports commerciaux de la Méditerranée. La croissance d’une classe prospère de marchands, alliée à un riche clergé, contribue au développement à grande échelle de l’orfèvrerie et du travail du corail dès le XVIe siècle. L’installation en 1628 dans la ville de la guilde des artisans du corail, le Arte dei corallari, témoigne de la forte demande pour ces objets. Les objets en corail, majoritairement religieux, tels que les crucifix, les capezalle, les monstrances, les objets et vêtements liturgiques, les bénitiers et les autels, étaient surtout acquis par les trésors des églises, tandis que les objets profanes, tels que les cadres de miroirs, les tazze ou les vases, les objets usuels et le mobilier miniature étaient acquis par les cours et les membres de la noblesse. Le corail, considéré comme précieux et rare au XVIe siècle, était offert en tant que cadeau diplomatique à travers les cours européennes.
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