GAUGUIN (Paul). Lettre autographe signée... - Lot 78

Lot n° 78

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GAUGUIN (Paul). Lettre autographe signée... - Lot 78 - Osenat

GAUGUIN (Paul). Lettre autographe signée à Émile Schuffenecker. Moëlan-sur-Mer (Finistère), 16 octobre 1890. 4 pp. in-12, enveloppe conservée. « Mon cher Schuffenecker, je reçois votre lettre avec toutes ses bonnes nouvelles, mais je suis depuis quelque temps si décavé que je ne crois plus que difficilement les bonnes choses. RIEN REÇU DE VAN GOGH [le marchand Théo Van Gogh, frère de Vincent], et peut-être que c'est bien peu de chose. Je dois ici le 11 du mois 350 f., voilà bien des frais à payer et l'affaire Van Gogh bouchera-t-elle le trou. Si je peux, je serai à Paris la semaine prochaine : je tiens à mon départ et J'AI BESOIN DE ME REMUER À PARIS POUR PARTIR DANS LES MEILLEURES CONDITIONS POSSIBLES... JE SUIS TRÈS ÉTONNÉ DU TORT QUE JE ME FAIS AVEC MON CARACTÈRE HAUTAIN. Vous ne vous expliquez pas là-dessus. Les personnes qui pourraient m'être utiles sont peu nombreuses, je les connais et je ne crois pas que je les ai maltraitées. QUAND À CEUX QUI PEUVENT ME FAIRE DU TORT, PISSARRO ET Cie,C'EST PLUS POUR LE TALENT QU'ILS CRIENT QUE POUR MON CARACTÈRE. J'aurais beau faire, ma tête est toujours là pour faire croire au dédain. Je n'y puis rien. Et puis zut , on ne gagne jamais à faire la Cour aux imbéciles. Et j'ai de quoi mépriser une grande « QUAND JE SERAI À TAÏTI JE ME FOUTRAI DE CES GENS-LÀ... » LIVRES & AUTOGRAPHES JEUDI 29 AVRIL 2021 100partie du monde. Enfin passons là-dessus. QUAND JE SERAI À TAÏTI JE ME FOUTRAI DE CES GENS-LÀ [il y partirait en 1891]. J'AI FINI MON BOIS QUE JE CROIS MIEUX QUE L'AUTRE OU EN TOUT CAS AUSSI BIEN , IL EST SCULPTÉ DES 2 CÔTÉS [il s'agit de ses bois Soyez mystérieuses, achevé en 1890, et Soyez amoureuses vous serez heureuses, sculpté en 1889]. Charlopin m'avait écrit que je serais payé le 12 au plus tard. C'est toujours un petit engagement par écrit. Je ne comprends rien à tous ces retards. Enfin, comme vous le dites, espérons [le docteur Charlepin, collectionneur, avait promis un important achat de tableaux à Paul Gauguin, conditionné au succès d'un brevet d'invention qui ne vint jamais]. Si vous revoyez Laval, vous pouvez lui dire que je suis étonné de son silence depuis un an. Je n'entends jamais de lui aucune parole qui l'intéresse à mon sort [le peintre Charles Laval avait connu Paul Gauguin à Pont-Aven et avait séjourné avec lui au Panama et en Martinique]. Enfin, s'il gagne un peu d'argent tant mieux , je crois qu'il en aura plus besoin que n'importe qui, et qu'il aura une vie bien malheureuse plus tard sans avoir même le droit de se plaindre... » PEINTRE DE L'ÉCOLE DE PONT-AVEN, AMI DE PAUL GAUGUIN, CLAUDE_x0002_ÉMILE SCHUFFENECKER rencontra celui-ci en 1872 alors qu'il travaillait chez le même agent de change. Il eut à cœur de le soutenir moralement et financièrement mais Paul Gauguin affichait en retour un certain mépris pour sa peinture et une brouille intervint au début des années 1890.

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