CLAIRAUT (Alexis-Claude). Lettre autographe... - Lot 59 - Osenat

Lot 59
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CLAIRAUT (Alexis-Claude). Lettre autographe... - Lot 59 - Osenat
CLAIRAUT (Alexis-Claude). Lettre autographe [à Émilie Du Châtelet]. S.l., [mai 1741]. 4 pp. in-4 , lettre incomplète de la fin. UNE IMPORTANTE POLÉMIQUE SCIENTIFIQUE QUI OPPOSA L'EUROPE SAVANTE SUR LA MESURE DE LA FORCE. Une partie des savants suivaient à cet égard Descartes et Newton en défendant la notion de « quantité de mouvement ». Le secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, Dortous de Mairan, était favorable à cette théorie, tout comme Voltaire qui présenta en 1741 à l'Académie des Sciences un mémoire intitulé Doutes sur la mesure des forces motrices et sur leur nature. Une autre partie des savants en tenait pour la notion de « force vive » introduite par Leibniz, par exemple Maupertuis, Clairaut (qui fut un des rapporteurs à l'Académie des Sciences pour le mémoire de Voltaire), et la marquise Du Châtelet. Celle-ci fit paraître en 1740 des Institutions de physique dans lesquelles, entre autres, elle osait critiquer Dortous de Mairan sur la question de la mesure des forces. Alexis-Claude Clairaut aborde ici la question de manière générale avant de proposer des remarques particulières sur le chapitre xvii des Institutions de physique de la marquise Du Châtelet, intitulé « Du repos, et de la chute des corps sur un plan incliné ». L'avenir donnerait raison à Leibniz contre Descartes et Newton sur cette question. « Je commençois à m'ennuyer extrêmement de votre silence, Madame, & j'allois vous en faire des reproches lorsque votre obligeante lettre est venue me tirer d'inquiétude. J'avois peur que vous ne fussiés mécontente de ce que je ne vous avois pas écrit directement les mêmes choses qu'à M. de Voltairre & n'ayant de réponse ni de vous ni de lui je ne sçavois plus que penser. J'AI VU AVEC UN TRÈS GRAND PLAISIR QUE VOUS ÉTIÉS CONTENTE DE CE QUE JE MANDOIS À MR DE VOLTAIRRE. À VOUS DIRE VRAY JE M'ATTENDOIS QUE MA LETTRE NE VOUS DÉPLAIROIT PAS & JE NE COMPTOIS GUÈRES SUR L'APPROBATION DE M. DE VOLTAIRRE. J'aurois été cependant charmé qu'il m'eût mandé ce qu'il en pensoit & qu'il eût discuté cette matière avec moi mais IL M'A TRAITÉ EN CALCULATEUR INDIGNE DES MATIÈRES QUI DEMANDENT UN ESPRIT PHILOSOPHIQUETANDIS QU'IL HONORE DE LETTRES À FAIRE ENVIE DES GENS QUI POUR SÇAVOIR MAL LE CALCUL N'EN SÇAVENT PAS MIEUX LA PHYSIQUE. Je ne veux point m'étendre sur les reproches que je pourrois lui faire parce que ce seroit vous en faire un peu aussi... Au reste vous m'avés pris dans une crise d'occupation[s] qui ne me permettoient guères de faire ce que vous me demandiés au sujet de votre livre. J'ai cependant lu avec beaucoup de soin & de sévérité deux chapitres de ceux où mon ministère peut être le moins inutile. J'ai fait quelques remarques que je joins ici et dont vous ferés l'usage qu'il vous plaira. Peut être ai-je tort, vous en jugerés... Vous semblés croire que la politique me retient sur la question des forces vives. Je vous proteste le contraire. Si j'ai dit que c'étoit une question de mots, c'est que je pense que c'en est une pour tous les gens qui sont vraiment au fait. LA DIFFÉRENCE QUE JE FAIS DANS LES DEUX PARTIS, C'EST QUE LA PLUPART DE CEUX QUI SONT POUR LES FORCES VIVES ONT LES PRINCIPES SUFFISANT POUR NE SE POINT TROMPER DANS LES QUESTIONS DE MÉCANIQUE, AU LIEU QUE LE PLUS GRAND NOMBRE DE CEUX DE L'AUTRE PARTI COMMETTENT MILLE PARALOGISMES. Ceux du parti anglois qui, pour comparer la force vive des corps en mouvement à la force morte sur laquelle tout le monde est d’accord, s'en tiendront à dire qu’ils regardent la force vive comme la somme des coups de la gravité ou de telle autre pression qu’on voudra pendant le tems qu’elle s’est exercée, ne se laisseront LIVRES & AUTOGRAPHES 73JEUDI 29 AVRIL 2021pas démonter. Mais il faut qu'ils s'en tiennent là. On leur répondra qu'on ne veut point de cette définition, & qu'on prend la force pour la quantité d'obstacles vaincus et ils n'auront rien a dire non plus. J'aime mieux la seconde définition, mais l'autre ne me paroît pas absurde. Je ne sçais si l'un ou l'autre parti n'auroient point tort de vouloir faire un seul principe qui mesure la force vive , parce qu'il me semble que pour que ce principe fût bon, il faudroit qu'on en pût tirer ce qui doit arriver dans tous les cas particuliers, ainsi que dans les forces mortes on peut calculer tous leurs effets lorsqu'on sçait l'espace qu'elles font parcourir dans un instant donné. Qu'on dise que la force est comme la vitesse, on sera induit à croire que les enfoncemens sont comme les vitesses, & l'on se trompera dans mille occasions, mais qu'on dise aussi simplement que la force est comme le quarré de la vitesse si on n'en sçavoit pas davantage on croiroit que deux corps qui agissent l'un contre l'autre avec des vitesses réciproques à leur masses, ne seroient pas en équilibre. Vous m'allez demander ce que c'est donc que la force vive si on ne sçauroit la réduire à un principe net. Peut être est-ce une question aussi vague que si on demandoit d'estimer et
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