JOHN BROWN, « LE CHRIST DES NOIRS » - Lot 3

Lot 3
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JOHN BROWN, « LE CHRIST DES NOIRS » - Lot 3
JOHN BROWN, « LE CHRIST DES NOIRS » HUGO (Victor). [John Brown]. Dessin de Victor Hugo gravé à l'aquatinte sur fond bleu par Paul Chenay, avec TITRE AUTOGRAPHE DE VICTOR HUGO, à l'encre, en marge basse : « Le Christ des noirs ». 52,3 x 33,3 cm, 67,3, 46,3 cm ; encadrement sous verre ; quelques mouillures marginales. TIRAGE AVANT LA LETTRE, antérieur au premier tirage détruit et a fortiori au second tirage diffusé. ENVOI AUTOGRAPHE SIGNE DE VICTOR HUGO « à M. Ségé » (en marge basse). Le peintre-graveur Alexandre Ségé (1819-1885) est entre autres connu pour avoir peint une scène inspirée des Travailleurs de la mer de Victor Hugo : ce tableau ornait le vestibule de l'hôtel particulier de l'avenue d'Eylau où l'écrivain vécut à partir de 1878. Une oeuvre à la croisée des combats abolitionnistes de Victor Hugo, contre l'esclavage et contre la peine de mort DE JOHN CHARLES TAPNER A JOHN BROWN. En 1854, Victor Hugo fit 4 dessins de pendu pour dénoncer la pendaison d'un criminel de Guernesey, John Charles Tapner, auxquels il donna pour titres Ecce ou Ecce lex (Jean Massin et Bernadette Grynberg, n° 499 à 502)... Quand, en décembre 1859, le graveur Paul Chenay lui rendit visite à Hauteville House, Victor Hugo s'activait pour protester contre le procès puis la pendaison de l'anti-esclavagiste américain John Brown : il autorisa l'artiste à traduire en gravure l'un de ses dessins de 1854, en lui indiquant comme nouveau titre John Brown et comme sous-titre successivement Crux nova puis Pro Christo sicut Christus – et à diffuser l'estampe. Le 10 janvier 1860, il lui écrivait : « Tout ce qui concourt au grand but : Liberté, constitue pour moi le devoir et je serai heureux si ce dessin, multiplié par votre art, peut contribuer à maintenir présent dans les âmes le souvenir de ce libérateur de nos frères noirs, de cet héroïque martyr John Brown, mort pour le Christ et comme le Christ. » Quand il reçut les premières épreuves du travail de Paul Chenay, en avril 1860, il écrivit dans son journal qu'elle était « fort belle », et, dans sa lettre dé félicitations, que c'était « un chef-d'œuvre ». UNE ŒUVRE D'ABORD CENSUREE PAR L'EMPIRE. Cette estampe fit l'objet d'un premier tirage sur lequel Paul Chenay fit apparaître en grand la date de l'exécution de John Brown, le 2 décembre 1859... ce qui entraîna une réaction de la censure qui y voyait une allusion transparente au coup d'État du 2 décembre 1851 : les gravures furent alors saisies et détruites. Un second tirage fait par Gilquin et Dupain fut finalement autorisé, seulement titré « John Brown », sans la date litigieuse ni sous-titre, et diffusé avec le fac-similé lithographié d'une lettre de Victor Hugo du 21 janvier 1861 exposant sa position sur le cas de John Brown : « [...] Remettons sous les yeux de tous, comme enseignement, le gibet de Charlestown, point de départ de ces graves événements [la sécession de plusieurs États rompant l'Union américaine]. Mon dessin, reproduit par votre beau talent avec une fidélité saisissante, n'a d'autre valeur que ce nom, John Brown, nom qu'il faut répéter sans cesse, aux Républicains d'Amérique, pour qu'il les ramène au devoir, aux esclaves, pour qu'il les appelle à la liberté. » Le coût de cette gravure de grand format était cependant trop important pour permettre la large diffusion qu'appelait pour Victor Hugo l'importance de la cause à défendre : il en fit alors faire un cliché photographique qu'il proposa d'une part séparément à la vente à prix modique, et qu'il fit d'autre part placer en frontispice d'une brochure intitulée John Brown (Paris, Dentu, Dusacq, 1861). L'ensemble eut un large écho, jusqu'en Haïti, pays noir émancipé de la tutelle coloniale française. MILITANT ANTI-ESCLAVAGISTE AMERICAIN BLANC, JOHN BROWN (1800-1859) se sentit très tôt révolté par la condition faite aux noirs aux États-Unis et prêcha l'abolition de l'esclavage. Calviniste illuminé, constatant l'impuissance de la parole sur la question de l'esclavage, et se vivant comme l'instrument de Dieu, il se lança dans la lutte violente, réunit un groupe autour de lui, commandita des assassinats d'esclavagistes, et perpétra lui-même avec plusieurs de ses fils un crime sur un colon raciste en 1856. Recherché dans plusieurs États de l'Union, il fut finalement fait prisonnier en 1859 alors qu'il tentait sans succès d'organiser un soulèvement armé d'esclaves. Lors de son procès à Charlestown, et dans une série de lettres écrites alors, il opposa une défense éloquente et charpentée qui impressionna. Son cas personnel eut un retentissement national et souligna plus généralement, à la veille de la guerre civile, l'opposition à l'égard de l'esclavage entre les États du Nord et les États du Sud de l'Union. John Brown fut condamné et pendu le 2 décembre 1859, et sa mort en fit un héros et un martyr de la cause anti-esclavagiste : il f
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