TRITHEMIUS (Johannes Heidenberg, dit Johannes Tritheim ou). - Lot 12

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TRITHEMIUS (Johannes Heidenberg, dit Johannes Tritheim ou). - Lot 12
TRITHEMIUS (Johannes Heidenberg, dit Johannes Tritheim ou). Polygraphie, et universelle escriture cabalistique. [Au titre :] A Paris, pour Jaques Kerver, 1561. [Au colophon, f. 243 v° :] imprimé à Paris, par Benoist Prevost, 1561. In-4, (18)-300 ff. dont 2 ff. de titre intermédiaires, impression par endroits en rouge et noir ; parchemin rigide, dos lisse avec pièce de titre brune ; taches d’encre au titre (reliure moderne dans le style du XVIIIe siècle). ÉDITION ORIGINALE DE LA PREMIERE TRADUCTION FRANÇAISE, par Gabriel de Collange, de ce traité originellement publié en latin en 1518 chez le libraire itinérant Johann Haselberger, et probablement imprimé à Bâle (Polygraphiæ libri sex). LIVRE A SYSTEMES COMPRENANT 13 ROUELLES IMPRIMEES ARTICULEES. ILLUSTRATION GRAVEE SUR BOIS : encadrement répété trois fois, au titre général et aux 2 titres intermédiaires (aux armes de France, à la marque de Jacques Kerver et aux emblèmes et devise de Gabriel de Collange) ; portrait du traducteur (bois estampé au verso de chacun des titres) ; ornementation sur chaque rouelle et autour ; marque typographique de Jacques Kerver sur la dernière page. LE PREMIER OUVRAGE JAMAIS IMPRIME SUR LA CRYPTOGRAPHIE, ET UN IMPORTANT JALON DANS L’HISTOIRE DE CETTE SCIENCE. Appliquant une logique mathématique rigoureuse, Trithemius élabore ici un système de chiffrage par substitution avec différentes variations : polyalphabet consistant en associations d’une lettre à une autre lettre ou à un chiffre, avec parfois recours à des alphabets anciens, exotiques (par exemple l’amharique) ou inventés ; mots latins correspondant à des lettres et placés dans une prière (dite « Ave Maria de Trithème ») ; mots inventés se substituant chacun à une lettre ; mots dont chaque seconde lettre doit servir à la rédaction d’un message crypté. Toutes techniques confondues, Trithemius décrit ici au total près de 2000 alphabets cryptographiques avec innombrables possibilités de permutations. Ces permutations sont à opérer selon diverses modalités, et pour la première fois dans l’histoire de la cryptographie, au moyen de présentations en tables de hachage précurseurs du « chiffre de Vigenère » (Blaise de Vigenère y ajouterait le principe d’une clef), certaines de ses tables prenant la forme de notamment rouelles articulées. HUMANISTE ALLEMAND, L’ABBE BENEDICTIN JOHANNES HEIDENBERG (1462-1516), né à Trittenheim et désigné sous le nom de Tritheim (couramment francisé en Trithème), fut à la tête du couvent de Spanheim de 1483 à 1506, puis de celui de Würzburg. Il est l’auteur d’importants travaux d’histoire, d’hagiographie et de théologie, la plupart publiés après sa mort, mais diffusés de son vivant de manière manuscrite. D’une grande érudition, il fréquenta la Cour de l’empereur Maximilien, et fut en relation avec des intellectuels comme Johannes Reuchlin, Heinrich Cornelius Agrippa von Nettesheim, ou Jakob Wimpfeling. Une partie de son œuvre fit néanmoins polémique : la présente Polygraphie, pourtant rationnelle mais faisant parfois appel à des signes inconnus des lecteurs, sa Stéganographie qui envisageait une communication par l’intermédiaire d’êtres surnaturels, ou encore son traité Des Sept causes secondes qui évoquait les esprits qui meuvent le monde après Dieu. Il s’intéressa également de près à l’alchimie, dans une conception essentiellement spirituelle, ce qui ressort de sa correspondance avec Paracelse. Ces aspects peu orthodoxes de son activité intellectuelle le firent accuser de sorcellerie, notamment par l’humaniste français Charles de Bovelles, et occasionna une révolte des moines de son abbaye de Spannheim, ce qui l’obligea à en abandonner la direction.
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