MAUPASSANT (Guy de). - Lot 90

Lot 90
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MAUPASSANT (Guy de). - Lot 90
MAUPASSANT (Guy de). Manuscrit autographe signé intitulé « Un empereur ». [1890]. 11 feuillets in-folio avec ratures et corrections, apprêtés pour l’impression (coupé en bandes ensuite raboutées, avec notes marginales au crayon bleu), puis montés sur onglets sur supports de papier reliés en un volume in-folio, bradel de maroquin grenat brun (Noulhac). PROMENADE FIN DE SIECLE DANS L’HISTOIRE BYZANTINE, à la suite de la lecture d’un ouvrage de l’historien Gustave Schlumberger, Un empereur byzantin au Xe siècle, Nicéphore Phocas (Paris, Firmin-Didot, 1890). Guy de Maupassant fit paraître son texte le 2 juillet 1890 dans le Figaro. Guy de Maupassant vante l’intérêt qu’il trouve à « l’évocation de l’Autrefois », et s’arrête à cet égard sur la puissance suggestive de la Constantinople médiévale sur son imagination : « ... [p. 2] BYZANCE ! S’IL EST DANS L’HISTOIRE UN NOM DE VILLE EVOCATEUR DE VISIONS FEERIQUES ET MYSTERIEUSES, C’EST CELUI-LA ! Et de la Byzance du Xe siècle, on ne sait rien ou presque rien. Cité inconnue et magnifique, immense capitale d’un immense empire, sans cesse en guerre avec le musulman ou avec le chrétien du Nord, bien souvent victorieuse, pleine du bruit des triomphes, de fêtes inimaginables, d’un luxe fantastique, d’un déploiement de pompes dont les énumérations savantes font passer dans nos yeux d’invraisemblables images, raffinée, corrompue, barbare et dévote, elle semble dans le mystère qui l’entoure une ville étrange, où tous les instincts humains, toutes les grandeurs et toutes les ignominies, toutes les vertus et tous les vices fermentaient à la frontière de deux continents, à l’entrecroisement de deux civilisations, entre deux époques du monde, au milieu de la lutte furieuse du Croissant et de la Croix... » Il retrace ensuite l’histoire de Nicéphore II Phocas (913-env. 969), général byzantin victorieux des Arabes en Crète, devenu empereur, qui épousa la veuve de son prédécesseur : « c’est l’histoire d’un triomphateur à moitié barbare, d’une sorte de brute géniale, sainte et dépravée. On y trouve, on y comprend toutes les joies de ces grands vainqueurs à qui rien sur la terre ne fut refusé au milieu d’une civilisation brutale et raffinée, magnifique et corrompue... » Guy de Maupassant relate ensuite la fin de ce souverain qui mena campagnes sur campagnes, pressura son peuple d’impôts et mourut assassiné à l’instigation de son épouse et de l’amant de celle-ci. Avec une réflexion sur les mérites comparés de la lecture des romans de son temps (impression de déjà vu), de la science (« prodigieuse évocatrice d’un monde nouveau ») et de l’histoire (faite pour « ceux qui vivent avec des yeux ouverts » et qui y trouvent « des idées générales, des rêves d’artistes ou philosophiques »).
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