GENET (Jean). - Lot 84

Lot 84
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GENET (Jean). - Lot 84
GENET (Jean). Notes autographes. Vers 1970-1972. Environ 45 ff. in-folio dans 2 cahiers, dont plus de la moitié détachés. JEAN GENET MILITANT EN FAVEUR DU BLACK PANTHERS PARTY. Sollicité par les Black Panthers en février 1970, Jean Genet décida non seulement d’être leur relai en France, mais aussi d’agir personnellement en leur faveur aux États-Unis : il y partit donc et y séjourna deux mois (mars-avril de cette même année, sans visa), vivant dans les ghettos, donnant des conférences dans les universités, participant à des débats, écrivant des articles. Il publia par ailleurs un recueil en faveur d’un des fondateurs du Black Panthers Party, Bobby Seale, condamné à la prison en 1969 : Here and now for Bobby Seale (NewYork, Committee to defend the Panthers, 1970). REFLEXIONS SUR LA QUESTION NOIRE AUX ÉTATS-UNIS. Le présent ensemble replace l’action des Panthères noires dans la longue série des révoltes populaires, parle de l’arme du rire, de la poésie, évoque le procès de Bobby Seale après les émeutes de Chicago en 1968, analyse l’attitude des journalistes, des universitaires à cet égard, il disserte sur le rôle de la culture et de l’accès à l’éducation dans la prise de conscience des opprimés, sur la différence fondamentale en Amérique entre la migration volontaire des blancs et la venue contrainte des esclaves noirs, le rapport des noirs américains à l’Afrique (« Afrique adorée, Afrique haïe, c’est évidemment la même chose »), le rapport des noirs à la justice, à la police, l’analyse marxiste de la situation des noirs sur les rapports avec les organisations révolutionnaires blanches, les moyens d’action (la violence, le militantisme par voie de presse, par tracts ou manifestations, etc.), la sexualité, les limites de la parole blanche, le rapport entre les questions politiques et morales, la place du mouvement des Black Panthers au sein des forces émancipatrices en faveur des noirs. Il réfléchit à sa propre position vis-à-vis du mouvement, livre des anecdotes, par exemple sa convocation devant le comité central des Black Panthers, hostiles a priori à son égard, et les discussions qui furent alors interrompues par une descente de police,. Il évoque enfin diverses personnalités du mouvement dont Malcolm X ou David Hilliard. « ... Il est possible qu’il soit vite oublié, ce vent glacial qui a hérissé les blancs, ce souffle tendre qui a frôlé les noirs (j’ai entendu un speaker de la télévision américaine – un blanc – pour parler des Panthères utiliser cette expression : «le vilain cauchemar que nous vivons»), le Black Panther Part[y] aura été déterminant. IL EST IMPROBABLE QUE LES BLANCS RETROUVENT LEUR ARROGANCE TOUTE PUISSANTE : LES NOIRS SONT REVEILLES. Chaque Panthère, hommes et femmes, l’aura réalisé par son courage et sa peur. Deux jeunes gens l’auront voulu : Bobby Seale et Huey Newton... » « Mon accord avec les Panthers – donc avec Bobby Seale et ma volonté de le défendre – résidait moins dans une adhésion à leurs programmes qu’en une complicité, préexistant à ces programmes, à une connivence très antérieure. LEUR VIOLENCE NE ME DERANGEAIT PAS. JE RETROUVAIS EN ELLE, AVEC ELLE, LA VIOLENCE QUI M’AVAIT TOUJOURS PORTE. Autant dire que j’étais moins touché par l’injustice qu’ils avaient subie que par la révolte à laquelle ils donnaient corps... »
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