CLAUDEL (Paul). - Lot 75

Lot 75
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CLAUDEL (Paul). - Lot 75
CLAUDEL (Paul). Manuscrit autographe signé intitulé « Quelques manuscrits détruits ». Paris, 13 novembre 1925. 3 pp. in-8 carré. BELLE MEDITATION SUR LA FRAGILE EXISTENCE DES MANUSCRITS LITTERAIRES, LEUR IMPERMANENCE OU LEUR RESURRECTION. Paul Claudel évoque la destruction de quelques-uns de ses manuscrits, les uns lors de l’incendie de Tokyo en 1923 (dont il sortit indemne), les autres dans sa maison frappée par la calamité de la guerre de 1914. Texte originellement paru en janvier 1926 dans le n° 1 de la revue Le Manuscrit autographe. « Une superstition aussi ancienne que l’humanité dit que le feu seul légalement a le pouvoir de détruire le papier que l’écriture humaine a marqué de son signe inaltérable. En Chine, au Japon, on ne déchire jamais la page que le pinceau a touchée. Il y a de petits autels pour l’incinérer, pour les transformer en la fumée d’un léger sacrifice. EST-CE L’OCCULTE PARENTE DE L’ECRITURE ET DU FEU qui, le 1er septembre 1923 a ramené les flammes du fond de Tokyo vers ce tiroir qui recelait sans doute, avec la description de cette ville maudite, Angkor, au fond des bois gardée par les vampires, la rancune des dieux offensés ? Elle périt, avec la 3e journée du «SOULIER DE SATIN», avec un long poème sur L’Assomption, avec sept poèmes en tercets et vers de dix pieds sur les thèmes du Partage de Midi... Ainsi, dès qu’ils sont séparés de la main de l’auteur, commence pour les livres, parmi toute sorte d’aventures et de hasards – épaves, semences, brûlots –, cette frêle navigation où la plupart sont destinés à périr... »
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