GAUGUIN (Paul) et Charles MORICE. - Lot 14

Lot 14
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GAUGUIN (Paul) et Charles MORICE. - Lot 14
GAUGUIN (Paul) et Charles MORICE. Noa Noa. Berlin, Marées-Gesellschaft, 1926. In-folio, 210 pp. dont 4 blanches, soit 204 pp. avec 6 pp. chiffrées en doublons ou non chiffrées, chagrin chamois, dos lisse avec titre doré, filet doré encadrant les plats, tête dorée ; reliure un peu frottée (reliure de l’éditeur) ; volume placé dans un boîtier à dos de cuir blond moderne. PREMIERE EDITION EN FAC-SIMILE. Le texte de Noa Noa fut d’abord publié sans illustration, par extraits dans la Revue blanche (1897) et L’Action humaine (1900), puis en entier aux Éditions de La Plume (1901). La première parution illustrée, donnée en 1924 par Georges Crès, fut en fait accompagnée de bois gravés par Georges-Daniel de Monfreid d’après les illustrations originales de Paul Gauguin. UN DES CHEFS-D’ŒUVRE DE LA MAREES-GESELLSCHAFT. Magnifique ouvrage reproduisant le manuscrit illustré de Paul Gauguin grâce à la chromophototypie, une technique mixte alliant procédés mécaniques et manuels et permettant une fidélité jusque là inégalée. Société fondée en 1917 par l’historien et critique d’art Julius Meier-Graefe et l’éditeur munichois Reinhard Piper, la Marées-Gesellschaft publia jusqu’en 1929 une série de fac-similés de luxe dans le but de diffuser des trésors du dessin ancien et contemporain, et de concourir ainsi à la concorde européenne en aidant à la reprise d’un dialogue esthétique franco-allemand. Julius Meier-Graefe, émigré en 1930, fut ensuite accusé par les nazis d’avoir cherché à promouvoir un art dégénéré. UN DES PLUS EXTRAORDINAIRES MANUSCRITS ILLUSTRES DE PEINTRE. Si Paul Gauguin conçut dès son arrivée à Tahiti en 1891 l’idée de tenir un journal d’impressions de voyage, il n’en fit l’ébauche qu’en 1893 lors d’un bref retour en Europe, mais dans une perspective élargie : ce qu’il intitula Noa Noa (« parfumé » en tahitien) propose le récit initiatique de son acculturation personnelle à la civilisation polynésienne, en même temps qu’un texte explicatif à sa peinture qui intégrait alors de larges pans de cette culture. Pour cela, il sollicita la collaboration de l’écrivain Charles Morice qui écrivit des vers offrant un contrepoint poétique à son texte en prose. Dès le départ, l’idée de Paul Gauguin avait été d’insérer des illustrations dans un ouvrage à lire et à voir, et il s’en occupa lors de son second séjour en Océanie, ajoutant aquarelles et bois gravés. Le volume de Noa Noa fut trouvé à sa mort dans sa case aux Marquises : le médecin de marine et écrivain Victor Segalen, présent sur place, en fit l’acquisition à la vente après décès de l’artiste, et le remit au peintre Georges-Daniel de Monfreid, ami des deux hommes. Ce dernier en fit ensuite don à l’État : le manuscrit est ainsi actuellement conservé au musée d’Orsay.
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