Mathis EMY 8 cabriolet Gangloff 1933

Lot 31
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Estimation :
60000 - 80000 EUR
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Mathis EMY 8 cabriolet Gangloff 1933
Chassis n°685665 Moteur n°501509 Carte grise française La Mathis des superlatifs. La voiture présentée est réputée comme étant l’unique EMY 8 FOHL carrossée par Gangloff. C’est une voiture exceptionnelle à plus d’un titre : moteur 8 cylindres, signature d’un grand carrossier et pour finir, elle aurait appartenu à nul autre que Madame Mathis ! La voiture mène une vie tranquille avant l’apparition de la guerre, appartenant notamment à un marchand de biens dans la région de Besançon (amateur d’Hispano Suiza). La guerre éclate et c’est dans cette région qu’elle est réquisitionnée par l’armée allemande. Repeinte en gris foncé, elle aura la triste tache de balader les officiers allemands dans les rues de Paris. Le tableau de bord est sublime, totalement inspiré du style Art déco L’appartenance de la voiture à la famille Mathis est apparue avec la découverte du levier de frein à main. En effet, surmonté par un deuxième levier horizontal, il permet d’être desserré d’une simple impulsion de la main gauche. Madame Mathis étant handicapée de la main gauche, Monsieur Isaac la contactera et elle lui procurera des renseignements supplémentaires sur l’automobile. C’est un artisan de la Haute Saone qui prend possession de la Mathis vers Dijon, suite à la fin de la guerre. L’automobile restera dans cette famille jusqu’au début des années 80, ou elle est découverte par Daniel Isaac, l’ancien conservateur du Musée Peugeot de Sochaux. Il entreprend un démontage complet de la voiture, mais une énorme inondation, à laquelle il échappera de justesse, endommage les pièces démontées et met un terme à son enthousiasme. Notre moteur type HY est d’une cylindrée de 3 litres et développant 72 cv. Ce huit cylindre en ligne à soupapes latérales à la particularité d’être équipé de deux culasses. Chacune des deux culasses est une culasse d’Emy4. L’alésage du moteur est de 69,85 mm et la course de 99,5 mm. Sa cylindrée exacte est de 3050 cm³. Il est équipé d’une pompe à huile et d’une pompe à eau. L’allumage se fait par batterie bobine. Il a récemment bénéficié d’une rectification du vilebrequin et la boite à eau a entièrement été refaite. «Le poids, voilà l’ennemi!» Emile Mathis, strasbourgeois de naissance, était très attiré par l’automobile et possédait un sens inné des affaires. En 1901, il entretient des relations avec De Dietrich. A cette époque Ettore Bugatti qui travaillait pour De Dietrich rencontre Emile Mathis. En 1904, ils s’associent pour fabriquer des véhicules Mathis Hermes Simplex de 40, 60, et 90 ch à l’usine de Graffenstaden pendant 2 ans. En 1906, ils mettent fin à leur association. Emile développe très rapidement son garage et détient ensuite le monopole des ventes pour l’Allemagne (en 1918 Strasbourg fait partie de l’Allemagne). Jusqu’en 1914, des voitures Mathis participent à de nombreuses courses. Après 1919, Mathis, qui s’était lancé depuis 1910 dans la construction de ses propres véhicules, comptera parmi les constructeurs automobiles français les plus prospères. La publicité a joué un grand rôle dans ce développement avec ce célèbre slogan : «Le poids, voilà l’ennemi». En 1921, les usines Mathis de Strasbourg s’étendaient sur 90 000 m2 sur un terrain de 15 hectares. Elles fabriquaient tout depuis les pièces de fonderie jusqu’à la carrosserie. Après la grande dépression en 1934, Mathis s’allia avec Ford pour former le groupe Matford jusqu’à la guerre. Il cédera le projet à André Grangeot qui, aidé de Daniel Isaac, Jean François Blattner ( auteur de Emile Mathis, constructeur automobile ) et du club «Les ami de Mathis» va entreprendre un travail considérable de restauration sur plusieurs années. Il prendra la décision de la restaurer dans la configuration dans laquelle elle avait été retrouvée dans les années 80, laissant l’histoire de ses différentes modifications dans le temps arriver jusqu’à nous. Un important dossier accompagne l’automobile. Il documente notamment la restauration de l’automobile après sa découverte au début des années 80. De nombreux dessins techniques dessinés par son ancien propriétaire ainsi que des centaines de reproductions des documentations d’époque (notamment du châssis FOH) pour l’entretien des Mathis sont également présents. Après avoir traversé presque quatre-vingt-dix tumultueuses années, notre EMY 8 FOHL se porte pourtant comme un charme. C’est un régal à conduire et sa ligne majestueuse fait se retourner les têtes. Ce huit cylindres alsaciens carrossé par Gangloff est une rareté à ajouter dans la collection de tout amateur d’avant-guerre.
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