FOUCHÉ (Joseph). Minute autographe signée... - Lot 22 - Osenat

Lot 22
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FOUCHÉ (Joseph). Minute autographe signée... - Lot 22 - Osenat
FOUCHÉ (Joseph). Minute autographe signée de son paraphe, d'une lettre à Caroline Bonaparte. Trieste, 16 novembre 1820. 2 pp. in-folio, très nombreux ajouts, ratures et corrections, papier jauni. « ... SI J'AVOIS UN IMPRIMEUR A MES ORDRES, JE COMMENCEROIS PAR CONFONDRE LE BARBOUILLEUR QUI S'EST AVISE D'ECRIRE DEUX VOLUMES DE FABLES COMMUNES SUR LA VIE DE NAPOLEON ET DE MENSONGES SUR LA MIENNE. Il accable mon esprit d'éloges pour déchirer mon cœur. Napoléon, dit-il, lui a fait la confidence que j'étois un traître , il n'est pas discret de révéler ce qu'on tient d'une confidence, mais cette manière a de la candeur. Je ne serois pas étonné que Nap[oléon] ait cru de sa politique de jetter parfois quelques mots soupçon sur mon compte dans l'oreille des béats qui l'entouroient. Il savoit bien qu'ils ne lui feroient pas de questions embarassantes, il ne leur est même jamais venu à la pensée que leur maître se moquoit d'eux ou les mystifioit. Les disciples de Napoléon ressemblent aux séïdes de Mahomet, avec cette différence que les disciples du Prophète ont fait sa fortune et que ceux de Napoléon l'ont perdu à force de révérences et de flatteries [Il s'agit probablement là d'une critique de Pierre-Alexandre-Édouard Fleury de Chaboulon, qui publia en 1820 des Mémoires pour servir à l'histoire de la vie privée, du retour, et du règne de Napoléon en 1815, et dans quel il écrivait notamment : « L'empereur ne douta plus de la trahison de M. Fouché , mais il craignit en la révélant de jeter l'alarme et le découragement ».] IL FAUT AVOIR UNE FOI ROBUSTE POUR CROIRE QUE NAPOLEON MAINTENOIT DANS LE MINISTERE UN HOMME QU'IL REGARDOIT COMME UN TRAITRE. Ceux qui transportoient des montagnes n'en avoient pas autant. Je ne sais si Napoléon a etté quelquefois inquiet sur mes sentimens, mais il est à la connoissance de l'Europe qu'il recherchait mes services. J'ai même la conviction qu'il les rechercheroit encore aujourd'hui. S'il a pu soupçonner mes intentions, dans des momens d'humeur que lui donnoit la sincérité de mes discours, il est certain au moins qu'il montroit généralement une pleine sécurité pour mes actions car IL M'A CONFIE LES INTERETS LES PLUS CHERS DE SA VIE. Il n'y a que les niais qui doutent de ma fidélité parce que les gens... prenaient une opposition courageuse pour de la trahison. Si je l'avois trahi je serois méprisé et je mériterois de l'être, mais on ne me proscriroit pas, car DANS TOUTES LES PROSCRIPTIONS IL Y A TOUJOURS QUELQUE CAUSE QUI HONORE LE CARACTERE DU PROSCRIT ET QUI INTERESSE A LUI.... » Il aborde ensuite la question d'un projet de mariage du prince Lucien Murat, fils de Caroline Bonaparte, avec sa cousine germaine Napoléone Baciocchi, fille d'Élisa Bonaparte. Il écrit à Caroline Bonaparte qu'il lui parle avec « FRANCHISE ET LIBERTE » : « C'EST MA MANIERE AVEC TOUT LE MONDE, elle ne plaît pas toujours [...]. C'est ce qui fait que j'ai été sans cesse persécuté. Je suis trop vieux pour me corriger... » Réfugié dans l'exil, Joseph Fouché s'était retrouvé à Trieste. Alors qu'il se trouvait critiqué de toutes parts, que des journaux comme Le Conservateur ou La Minerve menaient une campagne de presse contre lui, Caroline Bonaparte lui avait au contraire écrit une lettre aimable pour le remercier de ce qu'il avait fait pour son mari Joachim Murat – qu'il avait même songé un temps à aider à monter sur le trône français. Joseph Fouché allait mourir d'une pleurésie le 26 décembre 1820.
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