DAVOUT (Louis-Nicolas). Lettre autographe... - Lot 4 - Osenat

Lot 4
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Estimation :
1800 - 2200 EUR
DAVOUT (Louis-Nicolas). Lettre autographe... - Lot 4 - Osenat
DAVOUT (Louis-Nicolas). Lettre autographe signée à son épouse Aimée Leclerc. Dietrichswald [actuellement Gietrzwald en Pologne, près d'Olsztyn], 6 avril [1807]. 3 pp. 3/4 in-4. « Tu me communiques par tes lettres, ma bien bonne Aimée, tes impressions. Celles que tu m'écris dans tes accès de mélancolie me rende[nt] très triste, celles faites dans des moments où tu es plus sage et résignée me donne[nt] autant de satisfaction que les autres me faisoient de la peine. Ainsi, depuis que j'ai reçu tes lettres du 23 mars, j'éprouve autant de plaisir que je suis susceptible d'en éprouver étant éloigné de ma bien bonne petite Aimée. Je regrette toujours le parti que tu prends de continuer à habiter l'Orangerie et à y faire tes couches, cet endroit n'est plus habitable par tout ce que tu me mandes [les Davout occupaient alors un appartement aux Tuileries, cour de l'Orangerie, et la maréchale allait accoucher le 21 juin de son second enfant, Adèle, future comtesse de Cambacérès]. Ainsi je te réitère ma prière de louer un hôtel coûte que coûte. Tu me donneras encore une preuve d'attachement à laquelle je mets le plus grand prix. Notre petite Joséphine [leur fille aînée, née en 1804] te feroit, si elle avoit assez de connoissance, la même prière que moi, elle ne vouderoit point pour mille raisons que tu continu[asse] à rester à l'Orangerie et à y faire surtout tes couches. Par l'opiniâtreté que je metes à te faire cette demande, tu pourras juger du prix que j'attache à la voir réussir. J'attends avec bien de l'impatience tes p[rochain]es lettres, dans l'espérance qu'elles m'apprenderont que tu t'es rendue à mes désirs. SI LA VUE DE MON CHAPPEAU A PU TE FAIRE TRES[S]AILLIR EN TE MONTRANT LE DANGER QUE J'AI COURU [A LA BATAILLE D'AUERSTAEDT, le maréchal eut son chapeau traversé par un biscaïen, et envoya ce souvenir chez lui], CELA DOI[T] TE RASSURER SUR L'AVENIR EN TE DONNANT DE NOUVELLES PREUVES DE MON BONHEUR. CROIS QU'IL NE M'ABANDONNERA PAS dans de nouvelles affaires , au surplus, rien n'annonce qu'il sera mis à de nouvelles épreuves... LES RUSSES NE SONT POINT EN ETAT DE S'EXPOSER A UNE NOUVELLE BATAILLE, LES PLAIES DE CELLE D'EYLAU SONT ENCORE TROP SAIGNANTES ET TROP CONSIDERABLES , et nous, il n'y auroit aucun intérêt à aller la leur donner puisque par notre position nous remplissons ce que nous voulons, qui est de faire les sièges des places que nous avons laissées sur nos derières – pour conclusion, tout te porte à être sans inquiétude. Toutes les petites gentillesses de notre Joséphine me sont d'autant plus agréables qu'elles me sont une nouvelle preuve de ton attachement. Si cette petite ne t'entendoit pas prononcer aussi souvent mon nom, elle ne l'auroit pas aussi souvent dans la bouche. J'envoie mille caresses à cette chère petite. Mes pressentiment[s] sont toujours excellents, ainsi je n'ai nulle inquiétude sur les suites de sa dentition et sur son vésicatoire. Nous ne pouvons juger ici du temps qu'il fait en France, mais s'il n'étoit pas plus beau, je regretterois doublement ton séjour à Savigny [château des Davout sur l'actuelle commune de Savigny-sur-Orge, dans l'Essonne] et la résolution que tu as prise d'y rester jusqu'à l'époque de tes couches. Adieu, ma petite Aimée, reçois mille baisers de ton amoureux et fidèl[e] sposo [fidèle époux, en italien] L. Davout »
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