CHEVREUSE (Marie de Rohan-Montbazon, duchesse... - Lot 1 - Osenat

Lot 1
Aller au lot
Estimation :
400 - 500 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 1 105EUR
CHEVREUSE (Marie de Rohan-Montbazon, duchesse... - Lot 1 - Osenat
CHEVREUSE (Marie de Rohan-Montbazon, duchesse de). Lettre autographe signée « Marie de Rohan », À LOUIS XIII (« au roy mon souverain seigneur »). Dunkerque, 6 juin 1640. 3 pp. in-folio, adresse au dos, vestiges de cachets armoriés de cire rouge , déchirures avec petits manques dues à l’ouverture avec atteinte à une lettre. TRÈS BELLE LETTRE D’EXIL AU ROI DE FRANCE. « LORSQUE J’ÉTOIS DANS L’ESPERANCE DE JOUIR BIENTOST DES EFFETS DE LA BONTÉ DE VOSTRE MAJESTÉ, JE ME SUIS TROUVEE DANS LE DEPLAISIR D’AN ESTRE PLUS ELLOIGNEE sans en pouvoir acuser que mon malheur, lequel, me poursuivant en Angleterre sur le point que je me dispos[ai]s a l’y laisser, m’a obligee de passer en Flandres pour eviter les inconveniens dont le voyage de monsieur mon mary en ce païs-la me m[e] naçoit. Je les luy ay represantés, Sire, avec toute l’humilité et l’affection a coy ce que je luy suis m’oblige, afin de me conserver la liberté de vous aller rendre l’obeissance et les trés humbles remerciments que je devois aux graces qu’elle avoit trouvé bon de me faire pour mon retour en France en luy arestant, mais, Sire, ma gent temoigne que rien n’an estoit capable. IL M’A FAILLU RESOUDRE DE PASSER EN CE PAÏS, CE QUE JE SUPLIE TRÉS HUMBLEMENT VOSTRE MAJESTÉ DE CROIRE QUE J’AY FAIT AVEC AUTANT DE PAINE QUE J’AN AV[AI]S EU D’ENTRER EN ESPAGNE et avec la mesme resolution d’en sortir aussitost que la nececité qui m’y amene me le permetra, n’y ay[a]nt rien que seste seule loy qui m’y puisse retenir, comme il n’y a eu qu’elle qui m’y a fait venir, protestant a Vostre Majesté qu’il n’y a rien au monde qui me puisse empecher de conserver partout le respec[t] et l’affection que je dois a sa personne et a son service, esperant aussi tousjours de sa justice qu’elle interpretera la sincerité de mes intantions, comme la reson me les donne et la verité me les fait dire a Vostre Majesté, et ne me privera pas de l’honneur de sa bienveillance puisque je ne m’eloigner[ai] jamais de la calité que je porte, Sire, de vostre trés humble et trés obeissante et obligee sugette et servante Marie de Rohan. Je n’importuner[ai] pas davantage Vostre Majesté sur le suget de mes malheurs, en escrivant a[s]sés a monsieur le cardinal [de Richelieu] pour que Vostre Majesté en soit informee... » UNE VIE D’INTRIGUES AMOUREUSES ET POLITIQUES. Après une jeunesse libre et choyée, Marie de Rohan (1600-1679) épousa en 1617 Charles d’Albert, fait duc de Luynes en 1619, mais qui mourut prématurément en 1621 après avoir été nommé connétable de France. L’année suivante, elle fut donnée en secondes noces à Claude de Lorraine, duc de Chevreuse. Cette alliance avec un prince d’une famille souveraine renforça sa position à la Cour où elle était déjà surintendante de la Maison d’Anne d’Autriche depuis 1618. « Galante, vive, hardie, entreprenante » (La Rochefoucauld), la duchesse de Chevreuse collectionna les conquêtes masculines, parmi lesquelles le garde des Sceaux marquis de Chateauneuf ou le duc Charles IV de Lorraine, et se lança dans toutes sortes de cabales politiques. Décrite par le cardinal de Retz comme « la dame du royaume la plus convaincue de factions », elle mena des actions complexes voire embrouillées, faites de passions successives, suivant son goût du divertissement et son dévouement à ceux qu’elle aimait. Elle fut notamment de presque tous les complots contre Richelieu puis contre Mazarin, mais ne vit jamais ses entreprises réussir. Elle dut d’ailleurs se réfugier à trois reprises dans l’exil, en Lorraine en 1628, en Espagne, à Londres puis en Flandre espagnole de 1637-1643 (refusant de suivre son mari qui tentait de la ramener en France), et enfin à Bruxelles de 1643 à 1649. Elle se retira de la vie publique en 1674.
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue