DELACROIX (Eugène). Lettre autographe signée... - Lot 6 - Osenat

Lot 6
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DELACROIX (Eugène). Lettre autographe signée... - Lot 6 - Osenat
DELACROIX (Eugène). Lettre autographe signée à son « cher ami ». Champrosay [près de Draveil dans l'Essonne], 21 août 1858. 4 pp. in-8. La première vocation d'Eugène Delacroix fut la musique, et il nourrit une passion particulière pour Mozart, qu'il évoque ici en connaisseur : « ... Je voulais aussi vous parler de votre article sur Mozart que je n'avais pas pu lire tranquillement : enfin me voici... MOZART EST COMME TOUT CE QUI EST PLEIN DE PENSÉES, IL FAIT PENSER BEAUCOUP, LUI ET TOUT CE QUI SE RATTACHE À LUI. Je sçais mauvais gré à votre ami le publicateur des lettres précieuses qui vous ont servi de point de départ, de la couleur chrétienne ajoutée inutilement à ce grand nom. Il a fait en cela œuvre d'abbé catholique : mais l'éloge de Mozart se passe de ce détail qui n'a rien détonnant à son époque et dans le pays où il vivait : il fesait ses prières et communiait comme tous les bons habitans de Saltzbourg le font sans doute encore aujourd'hui. JE ME PERMETS AUSSI DE RELEVER UNE HÉRÉSIE à mon point de vue dans votre travail , vous y dites que Mozart n'a pas eu d'imitateur : j'ai le regret de trouver que PERSONNE N'A ÉTÉ PLUS IMITÉ : TOUTE LA MUSIQUE DU COMMENCEMENT DE CE SIÈCLE N'EST QUE DU MOZART RETOURNÉ DANS TOUS LES SENS : les MAYER, les CHERUBINI, les PAËR même, TOUTE NOTRE ÉCOLE D'OPÉRA COMIQUE APRÈS GRÉTRY regorgent d'imitations plus ou moins adroites de ce favori de la Muse et, pour parler du plus majestueux de ses élèves, la première manière de BEETHOVEN est ou me paraît un calque, sauf les échappées involontaires où on retrouve son génie particulier, du style de Mozart. Et comment le plus inspiré peut-être de tous les artistes modernes aurait-il échappé à cette imitation : C'EST JUSTEMENT CETTE GRÂCE, CE NATUREL QUI A TENTÉ TOUT LE MONDE ET QUE TOUT LE MONDE A CRU POUVOIR REPRODUIRE... – Je reste ici tant que je peux. J'aime la campagne de plus en plus : il viendra sans doute un temps où je n'en bougerai plus. Pourquoi Paris, au contraire, me déplaît-il de plus en plus : il y a beaucoup d'articles à faire là-dessus... » Le destinataire de la lettre est probablement Auguste Morel, qui publia en 1858 dans la Revue contemporaine, un article intitulé « Mozart, l'homme et l'artiste », d'après la lecture de l'ouvrage du chanoine Isidore Goschler, Mozart, vie d'un artiste chrétien du xviiie siècle, extraite de sa correspondance authentique (Paris, Douniol, 1857).
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