ECOLE FRANÇAISE DU XVIIIE La pipée aux oiseaux... - Lot 35 - Osenat

Lot 35
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ECOLE FRANÇAISE DU XVIIIE La pipée aux oiseaux... - Lot 35 - Osenat
ECOLE FRANÇAISE DU XVIIIE La pipée aux oiseaux ou Chasse à la chouette Toile Hauteur : 204 cm Largeur : 113 cm Restaurations anciennes Longue inscription en bas : De tous les âges de tous les pays les plus savants, et ceux qui doi-vent être les plus sages se laissent prendre à la glue quand ils voient une belle femme. Le petit martin-pêcheur qui est bleu, c’est l’enfant de coeur qui représente la jeunesse et la musique. Le chardonneret c’est un peintre. Le coq est un poète, il est couronné de laurier et tient une plume. Le geai avec son chapeau et son rabat est un ministre. Au dessus est un hibou c’est le persan. L’aigle avec son casque c’est un guerrier. Le rossignol des Indes qui est rouge avec son turban, c’est un prêtre turc. Pour le poulet dinde qui fait la roue tout le monde le connaît. Le perroquet c’est un médecin. Au-dessous ? qui est pris par l’aile c’est un seigneur de la foire saint Laurent. Le paon, c’est un espagnol. La pie, c’est un docteur en droit. Le lapin qui a un froc ses pieds sont sa mule. Le faisan avec son petit collier et sa perruque blonde, est plus heu-reux que tous les autres il est écouté et n’est point pris à la glue dont tous les arbres d’alen-tour et les petites brochettes sont frottés. Le manant tient un chat qui signifie la friponne-rie, montre avec son doigt qu’ils se laissent tous prendre par les yeux. Le satire à demi caché dans les feuilles représente la débauche il tire la belle par le pied, il veut qu’elle prenne et qu’elle ne se laisse pas prendre. La belle tient un miroir pour marquer qu’une belle doit avoir de la prudence. 23 mai 1737. Cette surprenante composition, dont il existe plusieurs copies ou reprises, prend place dans un agréable jardin mais le discours qu’elle assène n’est pas aussi délicieux qu’il y parait . Il convient de décrypter notre tableau à la lu-mière d’une gravure de Giacomo Franco, édité au XVIe siècle, probablement à Venise, ville dans laquelle était actif ce dessinateur et graveur. Le quatrain en vieil italien accompagnant la gravure peut ainsi se traduire : « Fuyez y imprudents jouvenceaux Les filets d’un visage agréable et séduisant, De peur que le Diable, avec l’appeau De la civetta, ne vous prenne à ses pièges » Une chouette vivante était souvent utilisée au XVIIe siècle afin d’attraper de petits oiseaux par des pièges à glue. Dans notre tableau, la femme galante est utilisée comme appât par le diable. L’homme à droite retient un chat, symbole de prudence, et par le geste du doigt qu’il porte à son oeil se moque du diable et de ses ruses. La gravure semble avoir eu un succès prolongé dans le temps puisque plusieurs tableaux s’en inspirè-rent, en adaptant la mode ou l’identité des per-sonnages, ou encore les discours accompagnant les oeuvres en fonction de l’époque à laquelle ils furent peints. Dans un article paru en 1907 Paul Perdrizet élabore une liste de quatre tableaux représentant le même sujet. L’auteur démontre que ce sujet est « une moralisation dont la pointe est dirigée contre les femmes de mauvaise vie «. Toutes les cultures et les religions sont représen-tées dans les truculents portraits qui coiffent les corps d’oiseaux. De véritables portraits étaient parfois exécutés comme c’est cas dans la version du musée des Beaux-arts et d’archéologie de Besançon qui illustre le scandale de Jean-Baptiste Girard, jésuite recteur du séminaire de Toulon, qui fut accusé en 1730 d’avoir séduit une jeune fille et fut mis hors de cause après de longs débats au parlement. 1 - Paul Perdrizet, « La Chasse à la Chouette, Contribution à l’histoire de la peinture Satirique «, in Revue de l’Art Ancien et Moderne, Paris, août 1907, pp. 143-150
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