PRISE DE LA BASTILLE. Correspondance de 4... - Lot 14 - Osenat

Lot 14
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PRISE DE LA BASTILLE. Correspondance de 4... - Lot 14 - Osenat
PRISE DE LA BASTILLE. Correspondance de 4 lettres manuscrites à Pierre-Édouard Lemontey. Paris, 16-21 juillet 1789. 17 pp. in-4 d’une fine écriture , une des lettres avec adresse au dos et cachet de cire rouge aux initiales « HD » couronnées , quelques plis centraux renforcés. EXTRAORDINAIRE TEMOIGNAGE ECRIT A CHAUD PAR UN TEMOIN OCULAIRE qui, à ses observations directes, mêle quelques récits de seconde main. Favorable à une monarchie constitutionnelle, il s’enthousiasme pour les progrès institutionnels que les événements révolutionnaires annoncent, mais déplore les massacres et se félicite du retour à l’ordre. Il semble avoir des attaches à Lyon, outre ses liens avec Pierre-Édouard Lemontey, et ne cache pas ses sympathies : « les armes manquoient, et la moitié de la garde n’étoit pas armée. Je donnai à celle de mon district celles que j’avais, en sabres, épées et pistolets. C’est Grammont qui commandat notre corps de garde... » « On bat le tambour pour nous appeler dans nos districts, j’y cours... » L’AVOCAT, PUBLICISTE ET FUTUR HOMME POLITIQUE LYONNAIS PIERRE-ÉDOUARD LEMONTEY deviendrait par la suite substitut du procureur de la Commune de Lyon, puis député de Lyon à la Législative. Auteur de nombreux ouvrages, principalement d’histoire, il serait élu membre de l’Académie française. « OH, MON CHER AMI. QUEL VOLUME POUR L’HISTOIRE VIENT DE SE COMPOSER ICI EN TROIS JOURS, ET QUELLE IDEE LES PARISIENS VIENNENT DE DONNER DE LEUR CARACTERE, ils ne se sont pas conduits cette fois comme des enfants mutinés, ainsi qu’on cherchait à les peindre depuis quelque temps, non, ils se sont conduits comme jamais aucun peuple le plus jaloux, le plus fier de sa liberté ait jamais pu le faire... ON S’EMPARAT ENSUITTE DE LA BASTILLE. ICI, L’ASSAUT FUT TERRIBLE, IL Y EUT TROIS DECHARGES DE TOUTS LES CANONS, DEUX FOIS LA BOURGEOISIE FUT REPOUSSEE, deux fois on envoyat du renfort, enfin la troisième on y vint avec du canon et on emportat. Un garde-françoise âgé de quarante-cinq ans escaladat au moins six pieds sans aucun secours, sautat dans une petitte place ou étoit M. Delaunay, gouverneur, s’en emparat, et fit ouvrir : on essuyat encor quelque coups de fusil mais la forteresse étoit prise. M. Delaunay avant le premier assaut avait usé de traîtrise, il avait déployé un mouchoir blanc du haut de la forteresse, faisant signe d’entrer, et dès que deux cents hommes à peu près furent entrés, fit lever le pont-levis, et un grand nombre de ces deux cents fut tué. Cela avoit mis la rage dans touts les cœurs. Un gros sergent [le futur général Pierre-Augustin Hulin]... qui entrat lorsque la Garde-Françoise tenait M. Delaunay, s’en emparat, le mit sur son épaule, le descendit au peuple qui prononçat son arrêt de mort. On le mena à la ville pour l’interroger auparavant. Pendant le trajet il fut martyrisé, mais sa trahison devait étouffer toutte pitié. On le questionnait, alors il montrat une lettre du prévôt des marchands [Jacques de Flesselles, ancien intendant de Lyon] qui, dit-on, lui traçoit sa conduitte. Ces faits examinés, on le poignardat, et sa tête fut coupée. On fut chercher M. de Flesselles, qu’on fouillat et à qui on trouvat une autre lettre suspecte, condamné à l’instant à être chassé de l’Hôtel de ville, mais un citoyen dit que ce n’étoit pas aller, qu’il falloit un exemple aux traitres, et lui appyant le pistolet sur la poitrine, le tuat sur l’escalier, on lui coupat la tête. On pendit ensuitte à des potences de réverbères quelques soldats de la garnison, on fut chercher des fourches, on y plantat des têtes et elles furent promenées dans tout Paris. Ah, mon cher, il vous est impossible de concevoir la terreur accablante, étouffante, qui imprimoit ce spectacle. Au milieu de rues désertes de femmes, garnies de canons et de patrouilles menaçantes. Touts les yeux étoient pleins des sentiments les plus douloureux, cette journée a été horrible... » IL DECRIT AUSSI ENTRE AUTRES LA SCENE OU LOUIS XVI ARBORA LA COCARDE AU BALCON DE L’HOTEL DE VILLE, le 17 juillet 1789. « C’est véritablement une scène de nos anciens Francs, et J’AI EU LE BONHEUR DE LA VOIR DE PRES, J’ETOIS DANS LA BARRIERE QUI TOUCHE LE PERRON DE L’HOTEL DE VILLE, au milieu de douze ou vingt députés de tout ordre » Provenance : Collection Jean-Paul Barbier-Mueller.
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