BABEUF (François-Noël Babeuf dit Gracchus).... - Lot 1 - Osenat

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BABEUF (François-Noël Babeuf dit Gracchus).... - Lot 1 - Osenat
BABEUF (François-Noël Babeuf dit Gracchus). Lettre autographe signée « G. Babeuf » à l’accusateur public au tribunal criminel de Saint-Omer, Henri Joseph Aimé Gosse de Gorre. [Prison des Baudets] à Arras, 13 floréal an III [2 mai 1795]. 4 pp. 1/2 in-4 d’une écriture serrée. RARE ET BELLE LETTRE DE PRISON. Lecteur de Rousseau, Mably ou Morelly, Gracchus Babeuf fut un précurseur du communisme par ses théories prônant l’égalité parfaite entre les citoyens, fondée entre autres sur la suppression de la propriété privée. Arrêté en février 1795 pour ses articles audacieux dans son journal Le Tribun du peuple, il fut incarcéré à Paris, transféré à Arras puis ramené à la capitale avant d’être libéré le 18 octobre. C’EST DURANT SON EMPRISONNEMENT A ARRAS QUE GRACCHUS BABEUF MEDITA SON CELEBRE « MANIFESTE DES PLEBEIENS », qu’il publia le 30 novembre 1795. Il participa alors dans l’hiver 1795-1796 à la fondation de la Conjuration des Égaux, avec des personnalités comme Philippe Buonarroti, Sylvain Maréchal ou Louis Taffoureau, pour la plupart réunis au sein du Club du Panthéon. GRACCHUS BABEUF EVOQUE D’ABORD LES DISCUSSIONS MENEES A LA CONVENTION POUR REDIGER UNE NOUVELLE CONSTITUTION, qui étaient engagées depuis mars 1795 et aboutiraient en septembre, instituant le régime du Directoire : « ... Je n’ai eu l’occasion de te voir un moment, mais je te crois fait pour prendre en considération cette lettre. Elle n’a point pour objet de rien demander pour moi... Je ne crois même point être dans ce cas non plus avec le Gouvernement, quoi que ce soit lui qui m’ait logé céans. En voici les raisons. Nos différen[d]s dans le tems roulaient sur un point que je vois prêt à être décidé dans mes vues, et c’est ce que j’ai exprimé en dernier lieu, en ces termes, dans une lettre que j’adressais A UN MEMBRE DU GOUVERNEMENT : «NOUS DISPUTIONS DANS LE TEMS POUR LA CONSTITUTION DEMOCRATIQUE DE 1793. MOI ET MES PARTISANS LA VOULIONS, J›AI CRU QUE TOI ET LES TIENS NE LA VOULIEZ PAS. IL ME PARAIT PRESQUE AUJOURD›HUI QUE VOUS PENCHEZ A TOMBER D›ACCORD AVEC NOUS. Le dernier discours de Cambacérès, sur les loix organiques, semble me l’affirmer. Si, par hasard, nous étions d’accord, de disputer qu’aurions-nous besoin ? La Convention a invité tous ceux qui auraient des vues sur le fond et sur l’ensemble des loix organiques, à les adresser aux membres de la commission chargée de préparer ces loix. JE MEDITE UN TRAVAIL SUR CE SUJET, QUE JE ME PROMETS DE FINIR SOUS PEU DE JOURS, et c’est par ton intermédiaire que je me propose de le présenter. Que sait-on ? Je t’ai connu patriote de bonne foi, et j’aime à croire que tu peux l’être encore. Je ne regarde pas comme impossible que nous nous entendions de nouveau ensemble pour faire le bien, et tu sais que c’est à quoi j’ai toujours tendu. Tu sais aussi quelle universelle influence sur le peuple j’étais parvenu à obtenir dans ces derniers tems... » IL PARLE ENSUITE EN FAVEUR D’UN « CAMARADE D’INFORTUNE », LOUIS TAFFOUREAU, DONT IL FIT LA CONNAISSANCE AUX BAUDETS, ET QUI ENTRERAIT AVEC LUI DANS LA CONJURATION DES ÉGAUX : « ... Tu avoueras, citoyen, qu’il y a plus que de l’arbitraire et une certaine recherche de persécution dans un traitement aussi rigoureux. Toute rigueur qui n’est pas nécessaire pour s’assurer de la personne d’un prévenu, est un crime. Voilà la maxime qu’on a mise dans toutes les déclarations des droits, et l’on en a regardé la consécration comme une grande victoire remportée pour l’humanité par la philosophie... Ce n’est surtout point le cas de laisser commettre des vexations, des abus d’autorité, envers des hommes qu’on ne poursuit que comme accusés d’en avoir commis, parce que c’est leur donner un droit de récrimination qui atténue les reproches qu’on leur fait... Salut et fraternité... » Ancien avocat au Parlement d’Arras, Henri Joseph Aimé Gosse de Gorre (1760-1851) débuta une carrière de magistrat sous la Révolution, comme juge au tribunal civil d’Arras puis, après un emprisonnement sous la Terreur, comme accusateur public au tribunal criminel de Saint-Omer. Révoqué après les événements de Fructidor an V, il reprit sa carrière sous le Consulat, mais l’interrompit à nouveau en 1816, pour ne la reprendre que sous la monarchie de Juillet. Il fut par ailleurs député de 1803 à 1808, sous les Cent-Jours, et de 1831 à 1834.
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