117. MURAT (Achille). 3 lettres autographes... - Lot 117 - Osenat

Lot 117
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117. MURAT (Achille). 3 lettres autographes... - Lot 117 - Osenat
117. MURAT (Achille). 3 lettres autographes signées, à un des activistes bonapartistes de Paris. 1831.« ... Si MON ONCLE JOSEPH [Bonaparte] étoit en Europe, c'est à lui qu'il appartiendroit d'agir dans la circonstance actuelle. Mais S'IL N'ARRIVE QU'APRES LA REUSSITE DE L'ENTREPRISE, où j'aurois engagé mon honneur et ma réputation, JE NE SEROIS PAS D'HUMEUR (QUELQUE SOIT MON ATTACHEMENT ET MON RESPECT POUR LUI) A LUI CEDER LE POSTE qui m'auroit été décerné, et que l'arrivée seule de l'empereur [le duc de Reichstadt] me feroit quitter. Ce que je dis là de mon oncle Joseph s'applique à bien plus forte raison à tous les autres membres de ma famille, et je désire que nous nous entendions bien là-dessus... JE CESSAI EN 1815 D'ETRE PRINCE DE PONTO [?] ET PAR CONSEQUENT PERDIS LE DROIT D'EN PORTER LE TITRE car ce n'est que d'après les principes de la légitimité [les Bourbon de Naples] (que j'ai toujours combattus) que j'aurois pu prétendre à le garder. MAIS BIEN PLUS EN DEVENANT CITOYEN DES ÉTATS-UNIS J'Y AI RENONCE D'UNE MANIERE SOLEMNELLE en plein tribunal et sous serment ainsi qu'aux ordres de chevalerie, etc. dont j'étois décoré. Vous voyez donc qu'il est tout à fait hors de question que je prenne un titre auquel j'ai renoncé. Pour que j'aie droit à le porter, il faudroit qu'il me fût redonné par quelqu'autorité et qu'il me convînt de l'accepter. JE NE VOIS PAS AU RESTE POURQUOI, MONSIEUR ACHILLE MURAT "REGENT DE L'EMPIRE" OU "LIEUTENANT DE L'EMPEREUR" NE FEROIT PAS AUSSI BIEN que Mr Surlet de Choquier régent de Belgique ? [Érasme-Louis Sulret de Chokier fut régent du royaume de Belgique de février à juillet 1831, date de l'élvation de Léopold Ier au trône de ce pays.] Je vous observerai d'ailleurs que parmi les conditions que vous m'avez envoyé. Je trouve l'abbolition des titres de noblesse et certes ce seroit une singulière manière d'y procéder que de commencer par reprendre de mon propre chef un titre auquel j'ai renoncé... » FILS AINE DE JOACHIM MURAT ET DE CAROLINE BONAPARTE, SŒUR DE NAPOLEON Ier, LE PRINCE ACHILLE MURAT (1801-1867) vécut son enfance et son adolescence à Paris, à Naples puis en résidence surveillée en Autriche. Exilé aux États Unis en 1822, il demeura d'abord auprès de son oncle maternel Joseph Bonaparte à Philadelphie, puis se fixa dans le Sud, achetant une plantation près de Tallahassee, et épousa une arrière-petite-nièce de George Washington. La révolution de juillet 1830 alluma chez lui l'espoir d'une restauration impériale, et il se rendit en Europe en février 1831, mais séjourna à Londres étant interdit de séjour en France comme les autres napoléonides. Il envisagea de prendre le pouvoir en France et d'y exercer lui-même la régence, d'abord au nom du jeune duc de Reichstadt, puis, après la mort de celui-ci sans héritier en juillet 1832, au nom de Joseph Bonaparte. Nourri de l'idéal libéral inspiré par le modèle américain, il se voulait le soutien des aspirations à la libération des peuples en Europe. Considérant Louis-Napoléon Bonaparte comme politiquement incompétent, il engagea une série d'actions qui le placèrent en marge de la famille Bonaparte malgré le respect qu'il marquait à Joseph : il tenta sans succès de faire jouer à son profit les réseaux bonapartistes français, forma ensuite un régiment en Belgique, envisagea un débarquement en Italie, et finalement apporta son soutien aux libéraux portugais sans rien obtenir de concluant. Il se rembarqua en juin 1833 pour les États-Unis, et y demeura dès lors, sauf pour un rapide voyage en 1839 au moment du décès de sa mère à Florence.
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