CÉLINE (Louis-Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand).... - Lot 54 - Osenat

Lot 54
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Estimation :
800 - 1000 EUR
CÉLINE (Louis-Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand).... - Lot 54 - Osenat
CÉLINE (Louis-Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand). Lettre au_x0002_tographe signée de ses initiales, à Charles Deshayes. « Le 15 » [Klarskovgaard près de Korsør au Danemark, 15 mars 1950, d'après le cachet postal]. 2 pp. in-folio, enveloppe conservée , en marge, quelques fentes et un manque sans atteinte au texte. Alors que son procès allait bientôt s'ouvrir en France, Céline réagit ici à la publication anonyme, dans Les Cahiers de la Résistance (n° 4), d'un article virulent de Maurice Vanino intitulé : « L'Affaire Céline. L'École d'un cadavre ». « Cher ami, "L'Affaire Céline" est bien parue, mais dans Les Cahiers de la Résistance et bien sûr dans le sens : Tuez-le ! N'hésitez-pas ! Il est pire que Brasillach ! etc. Il a mérité 1000 fois plus d'être exécuté ! etc. TOUT UN FATRAS DE SOTTISES, INVENTIONS, TRIPATOUILLAGES D[AN]S LE GENRE JURIDICO-SÉRIEUX ! C'EST INFECT. Bien sûr les communistes LIVRES & AUTOGRAPHES JEUDI 29 AVRIL 2021 68sont d[an]s le coup. Vous me voyez donnant des vers (il les cite !) au Stürmer [Der Stürmer, hebdomadaire nazi]. On y est, de l'autre côté du Rideau de fer ! Ça y est ! Et dans un décorum d'impartialité. Je crois reconnaître la main de Tecxier qui s'est spécialisé d[an]s l'industrie de ma persécution (ex-dessinateur aux N[ouve]lles littéraires) [l'écrivain et journaliste Jean Texcier, résistant et socialiste]. Eux, voyez-vous, ils trouvent des fonds pour éditer ! Il n'y a pas de crise de librairie p[ou]r eux ! Je crois même par quelque obscure sentine qu'ils vous ont soufflé votre titre !... » EN EXIL AU DANEMARK. Avec sa femme Lucette, Céline se réfugia dans ce pays après la Libération et échappa au mandat d'arrêt lancé contre lui en avril 1945. L'ambassadeur de France apprit cependant sa présence en octobre 1945 et demanda son extradition. Céline fut alors arrêté en décembre, mais le gouvernement danois jugeant insuffisants les griefs à son encontre, refusa de l'extrader, tout en le maintenant en captivité, d'abord en prison jusqu'en février 1947 puis dans un hôpital jusqu'en juin 1947. Il fut alors libéré sur la promesse de ne pas quitter le Danemark. Condamné en France en février 1950, Céline obtint son amnistie en avril 1951 et put rentrer peu après. DESHAYES, « UN JEUNE FERVENT, QUI POSSÈDE UNE EXCELLENTE PLUME PAMPHLÉTAIRE, UN TEMPÉRAMENT » (CÉLINE). Jeune journaliste lyonnais, fougueux admirateur de Céline, Charles Deshayes était désireux de défendre celui qu'il appelait « cher maître », voire « cher grand maître ». Étant entré en contact avec lui par l'intermédiaire de son avocat maître Naud, il écrivit L'Affaire Céline, qu'il ne parvint pas à faire éditer : Céline l'encouragea un temps avant de s'agacer de ses maladresses et surtout de s'inquiéter d'une publicité supplémentaire inopportune.
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