CAMUS (Albert ). Brouillon autographe d’une... - Lot 185 - Osenat

Lot 185
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CAMUS (Albert ). Brouillon autographe d’une... - Lot 185 - Osenat
CAMUS (Albert ). Brouillon autographe d’une lettre au directeur du journal Le Monde, Hubert Beuve-Méry. [Novembre 1954]. 2 pp. in-8, en-tête imprimés de la Nrf. Lettre parue dans ce journal le 17 novembre 1954, avec quelques variantes. « A lire la lettre que M. l’ambassadeur d’Iran a bien voulu vous faire parvenir, je crains que le Gouvernement de ce pays ne se trompe sur l’état réel de l’opinion française en face des récentes exécutions iraniennes. Son représentant parmi nous semble croire en effet que seuls les milieux communistes et apparentés se sont indignés, et c’est pourquoi il se donne la peine de rétablir les faits (que ces milieux auraient déformés dans un esprit partisan) et surtout de démontrer la légalité des procès et des condamnations. À vrai dire il n’y aurait en effet aucune raison de se joindre à des protestataires qui n’ont jamais élevé la voix pour les exécutions, commises à intervalles réguliers derrière le rideau de fer (hier encore, 2 condamnations à mort) et qui repoussent la neutralité par un équilibre scrupuleux de haine et d’indulgence, la haine étant réservée à l’Amérique et l’indulgence aux pays de l’Est. C’est même la faiblesse de cette position qu’à force de faire silence sur une certaine catégorie de fusillés, on s’enlève tout pouvoir d’intervenir efficacement en faveur des victimes d’une autre catégorie. MAIS JUSTEMENT LE GOUVERNEMENT IRANIEN AURAIT TORT DE SE REPOSER SUR L’IDÉE CONFORTABLE QUE SEULS LES COMMUNISTES ET LEURS ALLIÉS PROTESTENT CONTRE CES EXÉCUTIONS. D’AUTRES FRANÇAIS LE FONT AUSSI. Je ne discuterai nullement avec votre correspondant la légalité de ces condamnations. Je lui accorderai même, s’il y tient, qu’elles sont les plus légales du monde. Car ce qui fait sursauter devant ces exécutions ce n’est pas leur illégalité, que de si loin il est difficile d’apprécier, mais leur masse. Ce n’est pas, en un mot, leur qualité, mais leur quantité. On parle de centaines de condamnations, on vient d’en exécuter vingt-trois, on
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