RAVEL (Maurice). Lettre autographe signée... - Lot 87 - Osenat

Lot 87
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Estimation :
1500 - 2000 EUR
RAVEL (Maurice). Lettre autographe signée... - Lot 87 - Osenat
RAVEL (Maurice). Lettre autographe signée « Maurice Ravel » à Jane Gaudin. S.l., 8 juin 1916. 2 pp. in-8, quelques tâches pâles. « Ma chère Jane, merci d'avance pour les caneçons [terme plaisant pour « caleçons »] – c'est peut-être votre colis qui m'attend chez le vaguemestre. Je crois qu'ils arriveront en tout cas bien avant le linge que doit m'envoyer Édouard [le frère de Maurice Ravel]. Comme je l'ai écrit à maman, sa négligence est vraiment trop exagérée. Il sait que je suis malade – ce que maman ne sait pas. Ça n'est pas grave, une fatigue générale que l'on traite aux injections de cacodylate. Mais enfin, il doit bien se douter que mon état moral n'est pas très brillant. Et voilà que depuis le 23 mai, j'attends la réponse à une lettre qu'il a reçue, puisqu'il m'a annoncé qu'il allait y répondre. Je lui disais qu'il était facile de venir ici, que de voir maman me ferait le plus grand bien, et lui demandais, par retour, une réponse. Je me fais un mauvais sang de tous les diables, en pensant que sa lettre s'est peut-être égarée. Cependant, je reçois tous les jours de nombreuses lettres. LES AMIS ME CONSOLENT DE L'INDIFFERENCE DE MA FAMILLE. Ce n'est donc pas la peine que je perde mon temps à écrire chez moi. Tant que je n'aurai pas de réponse, ils n'auront plus de mes nouvelles, dont ils semblent se soucier si peu. J'aurais pu rencontrer bien des fois votre cousin, car j'ai roulé souvent dans ces régions. Vous avez dû savoir par Marie une partie de mes aventures – car si j'ai bien compris vous étiez à Donibane [Saint-Jean, en langue basque, pour Saint-Jean-de-Luz] lorsque je lui ai écrit. Je suis partagé entre le désir de voir ma voiture réparée pour retourner aussitôt là-bas, et la crainte de ne pouvoir supporter un service aussi dur ET PUIS, LA MUSIQUE, QUE JE CROYAIS AVOIR OUBLIEE, ME MANQUE, TOUT A COUP, AU POINT QUE JE NE PENSE PRESQUE PLUS QU'A CELA. Joignez à cette préoccupation le chagrin de me voir abandonné des miens. Il y a de quoi être détraqué. Merci
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