Adjugé

89 222 euros frais compris. Pierre-Auguste Renoir (1841-1919), Paysage près de Cagnes-sur-Mer, toile signée, 19,5 x 33 cm. Fontainebleau, dimanche 10 avril 2011. Dans cette chaleureuse atmosphère méditerranéenne concentrée dans une toile de petit format, vous aurez reconnu la patte de Pierre-Auguste Renoir à la fin de sa vie. Lorsque le peintre découvre pour la première fois Cagnes-sur-Mer, sans doute pendant l’hiver 1898, trente-quatre années se sont déjà écoulées depuis ses débuts au Salon. Il est loin, le peintre sur porcelaine des débuts ! L’artiste a goûté à l’impressionnisme, auquel il a largement contribué dès 1874 auprès de Monet, Sisley, Pissarro, Degas ou encore Cézanne, avant de s’en éloigner la décennie suivante. Cette période de transition, qui le pousse vers le dessin et le travail d’atelier faisant référence au passé, aboutit à la reconnaissance de l’artiste dans les années 1890, tant auprès du public que des institutions. Renoir semble avoir trouvé sa voie dans la célébration de la sensualité féminine et des paysages idylliques que lui inspire le sud de la France, entre conception traditionnelle de la peinture et innovations impressionnistes. Il continuera cependant à se remettre en question, déclarant en 1913, à l’âge de soixante-douze ans : “Je commence à savoir peindre. Il m’a fallu plus de cinquante ans de travail pour arriver à ce résultat, bien incomplet encore.” L’artiste, perclus de rhumatismes, s’est alors fixé à Cagnes-sur-Mer, où il s’est fait construire une maison dans le domaine des Collettes. Notre paysage peint dans les environs témoigne de la dernière manière du peintre, égayée de rouges, de roses et d’ocres, à la fois construite et adoucie par une touche diffuse qui n’a pas oublié l’impressionnisme. LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT – 15 AVRIL 2011 – N° 15