Un objet, une histoire

Un buste en terre cuite de Bourdelle apparaît pour la premère fois sur le marché.
 

Henri Nazon ? Ce nom ne vous évoque rien ? Et pourtant si l’on vous dit Gérôme, Corot, Bourdelle ? Ah oui bien sûr ! Eh bien c’est cette réaction que nous voulons susciter chez vous, en vous présentant ce buste en terre cuite du peintre Henri Nazon par Bourdelle.

Henri Nazon est un peintre de paysages qui connaît ses heures de gloire dans la seconde moitié du XIXème siècle avec ses tableaux issus de l’Ecole de Barbizon, et dans la veine de Corot, dont il est un grand ami. Elève de Delaroche et de Gleyre aux Beaux-Arts de Paris, il fréquente Jean-Léon Gérôme et se lie d’amitié avec les plus grands artistes du XIXème siècle.

Malheureusement la critique du Salon le pousse à quitter Paris et il retourne dans son Tarn natal où il est vite oublié… Qu’à cela ne tienne, en 2017, les descendants du peintre décident de vendre aux enchères les derniers souvenirs d’Henri Nazon. Et parmi ceux-ci se cache un trésor… Un buste en terre cuite du peintre par Antoine Bourdelle !

L’histoire de ce buste est assez romanesque, réalisé en 1893 ; il est ensuite copié par un sculpteur montalbanais, à la grande exaspération de Bourdelle, puis moulé en bronze seulement trente-trois ans plus tard. Né de l’amitié entre le peintre et le sculpteur, ce buste est l’illustration de l’influence de Rodin sur Bourdelle. Le sculpteur n’hésite pas à laisser les traces des outils et de ses mains sur la terre cuite, pour donner vie à son modèle.

« La tête de Nazon m’a toujours rappelé le buste d’Homère ». Ces paroles de Bourdelle montrent son admiration pour Henri Nazon, grand peintre de paysages, aussi à l’aise en forêt qu’en bord de mer, à la recherche constante de la représentation du beau.

Seule terre cuite connue pour cette statue ; elle est exposée au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts en 1893. 67 centimètres de hauteur, le buste posé sur un piédestal, veille sérieusement sur les descendants du peintre qui le conservent depuis son édification.

Le 30 avril prochain on pourra donc admirer sous le marteau de Maître Osenat, ce buste synthèse des arts et de l’amitié entre deux grands artistes.